AMFIS, Mélenchon et Ukraine [23/08/2024]
On connait la proximité de Jean-Luc Mélenchon avec les islamistes et les pays de « l’alliance bolivarienne », inclutant notamment l’Iran, le Venezuela et … la Russie.
On pourrait penser que les liens avec cette dernière se seraient distendus avec l’invasion de l’Ukraine, mais il n’en est rien et c’est ce qu’il a encore montré à l’AMFIS (=université d’été LFI).
La guerre en Ukraine, un conflit frontalier
« Il faut une volonté de paix. L’invasion de l’Ukraine est inacceptable par quelque côté qu’on regarde. Nous avons été envahis 4 fois en un siècle et demi, par conséquent nous savons peut-être mieux que d’autres que l’invasion n’a jamais rien réglé et ne réglera jamais rien. J’avais parlé d’une politique de conférence des frontières en Europe, alors on m’a rit au nez en disant : « Mais alors, vous voulez les mettre en question ! » Mais non pauvre ballot, elles ont été mises en question par les peuples eux-mêmes […] »
Les trois premières phrasent signifient en substance « la paix, c’est bien ». Il parle d’être envahi pour invoquer l’histoire et se présenter, comme toujours, comme s’ancrant dedans.
Ensuite il présente un truc qu’il aurait dit comme une solution : en substance, si on l’avait écouté il n’y aurait pas eu de guerre. Et puis, pourquoi parle-t-il de frontières ? La guerre en Ukraine est juste une guerre d’invasion, Poutine veut juste conquérir l’Ukraine, point. Et puis la dinguerie : les frontières auraient été remises en question « par les peuples eux-mêmes ».
Donc, dès l’entame, Mélenchon se fait l’écho de la propagande russe la plus éhontée : les russes viendraient libérer les régions pro-russes qui auraient demandé leur rattachement à la Russie.
Ainsi, il commence avec une sorte de bavardage inconséquent et glisse des propos ahurissants, l’air de rien, au milieu.
Dialogue et relativisme
« […] vous le savez aussi bien que moi : mieux vaut prendre les devants et discuter, discuter, discuter et discuter encore jusqu’à ce qu’on trouve une solution plutôt que de s’entre-bombarder. Ce sont des milliers de jeunes gens qui meurent chaque mois, chaque jour en Ukraine en Russie, jeune russe, jeune ukrainien, quel bénéfice ces deux sociétés vont-elles tirer de cette guerre qui dure ? »
Puis il continue en prétendant que discuter permettrait de résoudre la guerre et en mettant les deux protagonistes à égalité : ils s’entre-bombardent et souffrent tous les deux de la guerre, ne devraient-ils pas appeler à la paix ? Il s’agit de la stratégie du relativisme, les deux camps seraient équivalents. C’est d’ailleurs l’idée qu’il va confirmer ensuite.
L’appel au dialogue est du reste une des armes récurrentes des pseudo-écologistes, car c’est quelque chose qui a l’air « gentil », qui est valorisé (« le dialogue, c’est bien »), une sorte d’action magique qui permettrait de résoudre tous les conflits. C’est ce qui se produit ici.
La logique peut être que c’est le début pour obtenir quelque chose. Par exemple, cet appel au dialogue a permis d’imposer d’infinies consultations pour l’implantation de centrales nucléaires, rendant l’opération beaucoup plus lente. Ainsi, les anti-nucléaires peuvent ensuite se plaindre des délais de construction.
Ici, la logique est que, lorsque le moment est à l’action, appeler au dialogue permet d’entraver l’action, de la retenir. Il s’agit en fait de retenir l’aide à l’Ukraine.
La condamnable invasion
« Alors évidemment, l’Ukraine est dans son droit puisqu’elle est envahie. Mais à son tour la voici présente sur le sol russe, à Kursk. Tant et si bien que la guerre est en train de se répandre. Et c’est sur ce point que je veux vraiment capter votre attention. »
Il commence en prétendant condamner l’attaque russe, mais ce n’est que pour condamner la contre-attaque Ukrainienne.
A ce stade, il n’y a aucun doute : c’est un propagandiste russe. Mais le pire vient après un court intermède.
La guerre, c’est mal
« Dorénavant la question de la paix devient une question centrale des programmes. Vous pouvez avoir le programme que vous voulez, si vous êtes en guerre, il y a plus de programme. Il y a plus de transition écologique. Il y a plus de répartition de la richesse. Il y a plus d’amélioration du bien-être. Il y a pas d’amélioration de la santé. Il y a pas d’amélioration de l’espérance de vie de chaque personne. La guerre est le prix des fléaux que l’Humanité est capable de s’infliger à elle-même. Et sans doute à une cadence et avec une violence qu’elle ne réussit dans n’importe quel d’autre domaine dans lequel hélas elle ne brille pas, je pense en particulier à ce qui se passe au plan écologique. Bref, la guerre est le pire qui puisse nous arriver et il faut tout faire pour cesse la guerre quand elle est commencée. »
Bon, la guerre c’est mal, ok.
Envahir la Russie, c’est mal. Vous saviez que Poutine a des armes nucléaires ?
« La présence des ukrainiens sur le sol russe va générer de la part des russes des représailles. Ceux qui ont accepté de fournir des armements qui permettent l’intervention sur le sol russe s’exposent à des représailles. Je ne suis pas en train d’évoquer des questions en l’air : le gouvernement allemand dirigé par Monsieur Scholz, le social-démocrate Scholz, flanqué des écologistes allemands et des libéraux ont accepté l’installation en Allemagne de missiles qui ont une portée qui peuvent atteindre jusqu’à la Russie. Et bien je vous dis que vous ne pouvez pas traiter du matin au soir Monsieur Poutine de fou et ensuite espérer qu’il se comporte d’une manière raisonnable. Et surtout si vous l’attaquez. Vous vous exposez à l’évidence à ce qu’il y ait des répliques. Et en ce moment on parle beaucoup de réplique nucléaire un peu partout dans le monde. »
Mélenchon se fait maintenant l’écho des menaces du Kremlin. Avec, en plus une inversion victimaire : ce serait parce que Poutine serait « traité de fou du matin au soir »
Bref, c’est un sacré vatnik qu’on a là.