Benoit Biteau, double langage et victimisation systémique [20/07/2024]

Suite aux violences des antibassines à La Rochelle, Benoit Biteau a été interviewé par FranceInfo. Son propos mérite d’être commenté.

Transcription

– La présence de ces militants radicaux, elle ne dessert pas votre cause ?

– Mais bien sûr que ça dessert, mais moi je vous renvoie une question : est-ce que, au motif que, quand on organise une manifestation, et vous allez parler avec des organisateurs de manifestations qui soient de la CGT, de FO, de Sud, vous diront que, quand ils organisent des manifestations, ils sont toujours exposés à ce que ce genre de militant inflitre les manifestations, mais au motif le risque c’est de voir apparaître ces gens dans les manifestations, alors on est tétanisé, on demande plus un moratoire sur les méga bassines ? On demande plus un juste partage de l’eau ? On demande plus un juste usage de l’argent public des contribuables ? Moi je vous pose la question : est-ce qu’au motif que ces gens-là peuvent infiltrer nos manifestations, on ne fait plus rien et on laisse dérouler la mise en place d’équipements qui sont condamnés par la justice, qui sont dénoncés par les scientifiques et qui mobilisent beaucoup beaucoup d’argent pour une très très faible minorité d’agriculteurs. Voilà, je pose la question très simplement. Donc bien sûr qu’on dénonce l’infiltration de ces manifestations par ces groupuscules, par ces casseurs, bien sûr qu’on condamne leurs agissements. Bien sûr qu’on le regrette. Pour autant, est-ce qu’on arrête de réclamer dans l’intérêt commun un juste partage de l’eau, c’est ça la question à se poser.

Un aveu

En apparence, Benoit Biteau se dissocie et condamne les violences. Pourtant, son seul propos est : « Nous n’allons pas changer nos façons de faire. » En d’autres termes, il s’en moque. Si ce n’était pas le cas, il aurait parlé des mesures qu’ils ont prises ou prévoient de prendre. Là, rien, juste un déni brutal.

En même temps, ses dénégations sont absolument ridicules.

En effet, d’une part ces « casseurs » sont présents à presque chaque manifestation d’extrême gauche et cette dernière en tire profit : ils causent des heurts, pour engendrer une réaction violente de la police, ce qui permet aux organisateurs de se victimiser et diaboliser la police, tout en prétendant n’y être pour rien. Un moment il faudra admettre que cette systématicité est révélatrice d’un système organisé pour. C’est la mécanique de l’exploitation, récurrente en pseudo-écologie et largement utilisée dans certaines régions : les militants sont de la chair à canon pour l’organisation.

D’autre part, il semblerait que ce soit même pire que ça. En effet, à partir de sources policières, Le Point a en effet révélé que : « Julien Le Guet a fait un tour d’Europe, allant lui-même recruter les black blocs présents aux manifestations, avec l’aide de plusieurs cadres des Soulèvements de la Terre ». Cela ne l’a pas empêché de poser avec une bouée licorne, pérorant : « Est-ce que j’ai l’air violent, franchement ? » C’est qu’il faut comprendre que, pour ces gens, la vérité n’a aucune valeur : seul compte l’impact produit. C’est la méthode russe.

Enfin, rappelons que ces éléments violents étaient probablement présent au campement des manifestants et que, donc, ils ont passé presqu’une semaine avec eux.

Rappelons également que la violence a une place centrale dans les discours pseudo-écologistes eux-mêmes, ils passent leur temps à la promouvoir et à déresponsabiliser leurs auteurs. C’est une partie de l’organisation, mais une partie honteuse, alors on la cache et on organise une plausible deniability : « on ne savait pas », « ils se sont infiltrés en dépit de notre plein gré ».

On est en plein dans le double langage : on condamne publiquement ce qu’on soutient en privé.

La désinformation

Au passage, Benoit Biteau reprend la désinformation antibassines :

  • Les bassines entraineraient un partage de l’eau injuste. C’est la rhétorique de l’accaparement.
  • Les bassines seraient trop chères. On ne sait pas par rapport à quoi ou comment ils calculent. C’est un des éléments de langage évidemment absurdes qui participe à construire le millefeuille argumentatif.
  • Les bassines seraient « condamnées par la justice ». C’est simplement faux.
  • Les bassines seraient « dénoncés par les scientifiques ». C’est simplement faux.