C’est, avec les anti-OGM, l’un des deux courants fondateurs de la pseudo-écologie: les antinucléaires. C’est aussi, encore avec l’anti-OGM, le courant qui révèle le mieux l’imposture pseudo-scientifique de ces organisations. Nous verrons les deux grands sujets sur lesquels ce courant désinforme: la sûreté nucléaire (1) et le fonctionnement des centrales nucléaires en général (2). Nous reviendrons sur son histoire de ce mouvement (4) et son influence (5). Ensuite, nous montrerons que c’est un mouvement relativement favorable aux énergies fossiles (6).

Chapitre 1. Désinformation sur la sûreté nucléaire

C’est la désinformation la plus fréquente et celle qui imprègne le plus la population: le nucléaire serait une énergie particulièrement dangereuse et le risque d’accident nucléaire serait « trop » important. Ce se décline en 5 éléments:

L’exagération de la gravité et de la portée des accidents nucléaires

Tchernobyl et Fukushima ont été des accidents terribles, libérant des quantités phénoménales de radioactivité dans l’environnement et rendant des zones de plusieurs dizaines de kilomètres carrés inhabitables. Toutefois, les bilans de ces accidents doivent être relativisés et sont en fait rassurants à l’échelle mondiale: c’est simplement l’énergie la plus sécure.

Surtout, ces accidents se sont produits dans des circonstances extrêmement spécifiques: une technologie archaïque et un management délirant pour Tchernobyl; le séisme le plus puissant du Japon (on parle pas d’une petite secousse qui renverse le thé là) plus un tsunami meurtrier pour Fukushima. La présentation qui en est faite par les antinucléaires exagère très lourdement l’impact sanitaire de ces événements, ainsi que leur portée (= ce qu’ils disent de l’énergie nucléaire en général).

L’exagération de la dangerosité des déchets nucléaires

Les déchets nucléaires sont présentés comme étant extrêmement toxiques, une pollution « léguée aux générations futures ». En réalité, ils sont très bien gérés et représentent un volume très limité. C’est anecdotique lorsqu’on compare aux déchets produits, par exemple, par les énergies fossiles: le CO2 et, pour les charbons, les particules fines.

L’exagération, en général, de l’effet de la radioactivité

Plus largement, la radioactivité est l’objet d’exagérations plus générales, la présentant comme par nature cancérigène. C’est une désinformation se basant sur l’ignorance de la population des ordres de grandeurs, notamment de la radioactivité naturelle ou médicale, et des réalités épidémiologiques.

Désinformation sur la durée de vie des centrales

C’est un point un peu à cheval sur l’axe suivant (le fonctionnement des centrales nucléaires), mais l’angle abordé me semble être celui de la sûreté: une centrale plus vieille serait moins fiable et donc plus encline à déclencher un accident. En France, c’est un point récurrent, les antinucléaires vont donc accuser les centrales nucléaires de n’avoir une durée de vie que de 40 ans et de devoir, au-delà être démantelées.

Désinformation sur le démantèlement.

Enfin, les centrales nucléaires sont régulièrement accusées de ne pas pouvoir être démantelées, qu’on ne sache pas faire et/ou que ce soit une dépense non prise en compte par l’exploitant. C’est évidemment faux.

Chapitre 2. La désinformation sur le fonctionnement des centrales nucléaires

Un autre pan de la désinformation va porter sur les aspects pratiques de l’énergie nucléaire:

Le prix du nucléaire

Le nucléaire serait « trop cher » comparé aux énergies renouvelables. C’est un argument mobilisé en faisant référence à une méthode de calcul ne prenant pas en compte le problème de l’intermittence (LCOE). De plus, les chiffres utilisés sont souvent lourdement biaisés.

Les délais de création de centrales nucléaires

Les centrales prendraient « trop longtemps » à être construites et ne seraient donc pas une solution viable. C’est un argument particulièrement pervers, les antinucléaires bloquant la construction de nouvelles centrales depuis plusieurs dizaines d’années.

Le bilan carbone

Les pseudo-écologistes vont tenter d’exagérer le bilan carbone du nucléaire.

Plus insidieusement, ils vont aussi brouiller les cartes en présentant le nucléaire comme une énergie fossile et à leur être assimilées.

Le combustible nucléaire

Il y a plusieurs désinformations relatives au combustible nucléaire :

  • Notre besoin créerait une dépendance. Or, non seulement, une barre de combustible dure plusieurs années et peut être stockée longtemps, non seulement il y a de nombreux fournisseurs possibles dans le monde, dont le Canada, mais en plus il y a de l’uranium en France !
  • Nous serions dépendants de la Russie, qui serait un de nos principaux fournisseurs. C’est non seulement faux, relativement au point précédent, mais aussi contradictoire avec le suivant …
  • Nous importerions de l’uranium d’Afrique dans une logique néocolonialiste. C’est un argument qui n’a simplement pas de sens, d’autant plus que ceux qui nous le vendent sont très contents de nous le vendre.
  • L’exploitation de l’uranium serait particulièrement polluante. Comme toute extraction, beaucoup moins que le charbon qu’il remplace.

L’intermittence

C’est une nouveauté assez ahurissante: le nucléaire serait intermittent. C’est un argument développé en réaction à l’arrêt pour maintenance de nombreuses centrales françaises à cause, notamment, du phénomène de corrosion sous contrainte. Cela permet de brouiller le débat en utilisant de façon inadéquate le terme d’intermittence.

Antidémocratique

Enfin, pour rester dans l’absurdité la plus totale, le nucléaire serait « antidémocratique ».

Chapitre 3. Autres désinformations

Globalement, l’ensemble de la désinformation va se synthétiser dans l’idée que le nucléaire ne serait pas « écologique ». Cela se combine avec le lobbying pour associer « pas écologique » avec « dangereux pour le climat et la biodiversité ». La brochure du WWF ci-contre, publiée pour influencer la campagne présidentielle française de 2022, l’illustre bien: il faudrait renoncer à inscrire le gaz fossile et le nucléaire dans la taxonomie.

Chapitre 4. L’histoire antinucléaire

Chapitre 5. L’influence antinucléaire

Nous avons ainsi mis en évidence une désinformation, c’est-à-dire un effort construit visant à induire en erreur la population, d’une gravité considérable et d’une ampleur colossale. Qui pourrait avoir un tel projet ? Nous avons rappelé l’histoire du lobby antinucléaire, maintenant nous allons approfondir son économie, ses protagonistes actuels et leurs stratégies de désinformation.

I. L’économie de la désinformation

Ce n’est qu’un aperçu, le thème est, à ma connaissance, peu exploré.

II. Le lobby antinucléaire

III. Les stratégies de désinformation et autres méfaits

Chapitre 6. Un courant relativement favorable aux énergies fossiles

Ces désinformations ont une particularité remarquable: elles sont globalement favorables aux énergies fossiles. C’est quelque chose que le mouvement antinucléaire essaie de cacher, parce qu’il va aussi mobiliser les rapports du GIEC et le problème du dérèglement climatique. Néanmoins, on peut régulièrement voir cette réalité émerger clairement.

I. Des décisions favorisant les énergies fossiles par rapport au nucléaire

Le bilan de toutes les fermetures de centrales nucléaires promues par les mouvements antinucléaires a été l’augmentation relative du recours au énergies fossiles. Cela a été vrai:

  • En Allemagne
  • En France
  • En Belgique

Il faut aussi prendre en compte l’impact du militantisme antinucléaire, qui a stoppé le développement dans de nombreux pays et limité les dépenses en recherche, les rendant plus risquées. On pense notamment à l’arrêt de Superphénix en France.

III. L’affirmation d’une préférence pour les énergies fossiles

Chapitre . La prise de conscience

Résistance : https://twitter.com/voixdunucleaire/status/1520662962012405760

Annexe : le traitement médiatique