Incendie de la Grande Motte : relativisation et double langage [24/08/2024]

Samedi dernier, le 24 août, El Hussein Khenfri, un islamiste algérien, s’est noué un drapeau palestinien autour de la taille, armé d’une hache et d’un révolver, avait prévu de commettre un massacre dans une synagogue.

Heureusement, il se trompe d’horaire et la prière commençait une demi-heure plus tard. Il incendie sa voiture, une autre et la porte de la synagogue, puis s’enfuit. (1) Il est rapidement interpelé par le RAID.

La réaction de plusieurs politiciens est intéressante et nous apprend un peu plus sur les stratégies de l’écosystème que nous étudions ici. Nous relèverons deux points :

  • D’abord, la condamnation générale de l’événement, qui détonne avec l’antisémitisme de la LFI. Il faut expliquer ce paradoxe.
  • Ensuite, ils s’obstinent tous à répéter que ce serait la liberté de culte et la laïcité qui seraient menacés. C’est en fait une stratégie de relativisation et de détournement de responsabilité très habile.
  • Enfin, cela répond à une stratégie d’effacement de l’antisémitisme.

Mais d’abord, un petit panorama.

Rapide inventaire

Chacun y est allé de sa formulation, mais vous voyez rapidement émerger des constantes :

https://x.com/JLMelenchon/status/1827272895824826584
https://x.com/MathildePanot/status/1827275769900372381
https://x.com/Portes_Thomas/status/1827334164649250916
https://x.com/sebastiendelogu/status/1827294563846832396

Obono se contente de retweeter Panot, le compte du groupe « La France Insoumise #NFP à l’Assemblée » retweete Mélenchon.

N’ont pas commenté :

  • Olivier Faure a commenté simplement, à l’annonce de l’arrestation du terroriste : « Très bonne nouvelle. Merci aux policiers et gendarmes pour leur professionnalisme. Nos concitoyens juifs doivent être assurés de notre solidarité et de leur sécurité. »
  • Marie Toussaint, Benoit Biteau, Le Media, Aurelien Taché n’ont simplement pas réagi.

Condamnation de l’incendie : mais ne sont-ils pas antisémites ?

Globalement, ils semblent tous d’accord pour condamner l’acte fermement. Cela peut interroger : ne sont-ils pas antisémites ?

Comme nous l’expliquons depuis plusieurs mois, ce n’est absolument pas incompatible.

D’ailleurs, Thomas Portes le dit clairement : « Notre lutte contre le génocide du peuple palestinien et pour la reconnaissance de l’État de Palestine s’inscrira toujours dans une condamnation ferme des actes antisémites. Toujours. » Néanmoins il faut les clés pour le comprendre : « nous renoncerons jamais à notre mensonge consistant à prétendre que l’antisionisme et l’antisémitisme sont fondamentalement différents« .

Leur antisémitisme est un entrepreneuriat, pas une sorte de haine féroce, de délire paranoïaque ou de mépris racial.

D’ailleurs, le même jour Mathilde Panot participait à une table ronde (par ailleurs applaudie par Houria Bouteldja) devant de nombreux militants aux côtés de Salah Hamouri, condamné pour un projet d’attentat terroriste avec l’aide du Frond Populaire de Libération de la Palestine, une des principales organisations terroristes palestiniennes.

Ainsi, en soi cette condamnation ne remet en aucune façon en question leur antisémitisme.

Au contraire, elle l’illustre bien : c’est une logique entrepreneuriale, pas une sorte de manifestation émotionnelle.

https://x.com/MathildePanot/status/1827451095171416256

Relativisation et détournement de responsabilité

Reprenons le tweet du leader, Jean-Luc Mélenchon.

Il commence par parler d’un simple « incendie criminel« , niant la dimension terroriste de l’événement.

Ensuite il formule le reproche : c’est l’infraction à la liberté des cultes, la laïcité et la liberté de conscience qui serait ici en jeu. C’est l’idée qui est reprise par tout son écosystème.

Or, la laïcité et la liberté de conscience sont … des libertés publiques. C’est-à-dire que c’est un droit opposable à l’État, pas aux particuliers. Ainsi, ils détournent subtilement la responsabilité vers l’État. On retrouve la logique « antiFrance » qui est récurrente à l’extrême gauche. Mais pas seulement.

En effet, il s’agit d’une pointe déguisée contre l’interdiction du voile. Il met implicitement sur le même plan un attentat terroriste antisémite et l’interdiction du voile. Mieux, son tweet n’évoque à aucun moment la dimension islamiste de l’acte, l’exonérant implicitement de l’acte.

C’est une marque additionnelle de son alliance aux islamistes.

Effacement de l’antisémitisme

Surtout, les politiciens effacent au passage l’antisémitisme.

C’est une stratégique récurrente maintenant de Mélenchon, qui tentent de la faire passer pour une haine comme une autre, comme le racisme ou « l’islamophobie », en effaçant son histoire et le système qui va avec.

Des condamnations d’un acte antisémite ?

Ersilia Soudais et Marine Tondelier parlent, elles, d’un acte antisémite.

Ersilia Soudais déresponsabilise aussitôt l’islamisme : ce serait juste lié à l’augmentation des attaques visant les lieux de culte. La veille, elle prenait une photo avec Salah Hamouri, qualifié de « ami et camarade » …

Marine Tondelier quant à elle ne parle à aucune moment d’islamisme, même si elle en est proche, montrant sa sujetion à l’écosystème islamiste (ce qu’elle avait par ailleurs déjà fait en invitant Médine à leur université d’été 2023).

https://x.com/ErsiliaSoudais/status/1827287190642061526

Autre

Conspiracy watch a relevé plusieurs publications complotistes qui ont été largement relayées sur Twitter. On remarque deux non connus : Assouan_B, « debunker_news » et Kamil Abderrahman, des twittos ancrés dans le mouvements palestinien et le dernier est très proche de la LFI.

On retrouve complotisme et inversion victimaire.