Jean-Luc Mélenchon et la définition de l’antisémitisme (14/06/2024)
Accuser Jean-Luc Mélenchon d’être antisémite est vu comme une attaque injuste et intolérable pour ses soutiens, qui vont affirmer qu’il n’a jamais été prouvé qu’il l’était ou bien que cela ne correspondrait pas à son caractère.
Au-delà du ridicule des dénégation, cela pose une question très sérieuse : qu’est-ce que l’antisémitisme ? Les définitions données par les autorités ne semblent en effet pas satisfaisantes, étant soit formelles, soit psychologisantes. Nous allons les discuter et proposer une définition plus pragmatique de la notion.
L’intervention de Mélenchon
« Pour qu’ils arrivent à avoir une chance en 15 jours de nous battre, il faut qu’ils inventent une diablerie plus grosse que celles qu’ils ont eu jusqu’à présent. »
On se situe bien dans la victimisation : il accuse ses adversaires de le diaboliser.
Nous traiter d’antisémites tous les jours n’a pas trop fonctionné. Mais a quand même fonctionné. Parce que beaucoup de gens ont cru ce qu’on leur disait. Il appartient à chacun d’entre vous d’expliquer et il faut que vous compreniez, que quoique je dise ou que je ne dise pas, de toute façon, j’en serais accusé. Ce qui est bien sûr, sur le plan personnel et ils le voient, une souffrance, mais c’est pas ça qui compte. Ce qui compte c’est la peur que ça donne.
Ici on est en plein dans l’inversion victimaire : non seulement ses adversaires le diabolisent, mais de manière diabolique, pour le faire souffrir.
Au passage, il prétend insidieusement être désintéressé (mais c’est pas ça, sa souffrance, qui compte).
Comment peut-on voir des gens, qui ont été dans l’Histoire victimes de la manière la plus abominable, du pire des racismes, tout d’un coup, avoir peur de leurs meilleurs alliés. Et quel irresponsable est le Président de la République, qui fait un discours dans lequel il renvoie les deux extrêmes, mais le seul à lequel il consacre des injures, des accusations, c’est à nous.
Alors que tout le monde sait qu’on a besoin de nous pour battre le Rassemblement National. Personne ne peut croire que où que ce soit, qui que ce soit soit en état de battre le Rassemblement National sans les électeurs insoumis et les électeurs insoumis ne sont pas des animaux, ne sont pas des pions, pauv’s animaux, ne sont pas des pions, ils réfléchissent, ils ont une conscience. Alors messieurs les puissants et les importants, si vous voulez qu’ils aillent dans tel ou tel sens pour faire barrage, alors méritez leur confiance, ne les insultez pas et ne vous comportez pas exactement au contraire de ce que vous racontez que vous avez l’intention de faire. Montrez par des actes que vous avez compris ce qu’ils vous disent, ne soyez pas vous-mêmes des racistes quand vous votez la loi immigration ou la loi séparatisme. Ne soyez pas vous-mêmes des islamophobes.
La suite ne donne aucune élément supplémentaire. Pourquoi ne seraient-ils pas antisémites ? On ne sait pas. Par contre, il donne les instructions à ses troupes de réagir à cette accusation, notamment en ne votant pas pour ceux qui la portent. On est à fond dans le registre de l’inversion victimaire : reprocher aux électeurs de la LFI d’être antisémites serait les prendre pour des animaux ou des pions et ils devraient réagir en défendant le Parti et en refusant de voter pour ceux qui les insultent ainsi. On retrouve la vision très égotiste du vote, où les dirigeants devraient « mériter » leur vote parce qu’ils donnent une rétribution émotionnelle au votant, ici le sentiment d’avoir été compris et de voter pour une personne qui leur plaise.
Bien sûr, il n’articule pas son discours de manière explicite grâce à l’effet d’apposition. Néanmoins il n’y a pas d’autre interprétation viable.
A la toute fin, en creux, on retrouve aussi l’idée que l’accusation « d’islamophobie » pourrait être utilisé comme contrepoids à l’accusation d’antisémitisme. Ainsi, on ne voit aucune réponse au fond de l’accusation, mais seulement des réponses pratiques pour faire face.
Les définitions classiques
La question de fond n’a pas du tout été abordée, mais revenons au sujet. Voici différentes définitions :
- Perception des juifs pouvant s’exprimer par de la haine à leur égard. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme sont dirigées contre des individus juifs ou non-juifs et/ou de leurs biens, contre les institutions de la communauté juive et contre les institutions religieuses juives. (Gouvernement)
- L’antisémitisme désigne une attitude de mépris, d’hostilité, voire de haine à l’égard des Juifs. (Réseau Canopée)
- L’antisémitisme est la discrimination et l’hostilité manifestées à l’encontre des Juifs en tant que groupe ethnique, religieux ou supposément racial. (Wikipedia)
- [L’antisémitisme est un préjugé ou une haine envers les Juifs.] (United States Holocaust Memorial Museum)
- [L’antisémitisme est une certaine perception des Juifs, qui peut s’exprimer par une haine envers les Juifs. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme visent des individus juifs ou non juifs et/ou leurs biens, ainsi que des institutions communautaires juives et des établissements religieux.] (International Holocaust Remembrance Alliance)
Wikipedia fait la distinction avec l’antijudaïsme et la judéophobie, mais je ne vais pas approfondir cette distinction, d’une part parce que je trouve cette distinction d’un intérêt relatif et d’autre part parce qu’elle sort du cadre de cette étude.
Ainsi, dans ces définitions, l’antisémitisme ici est un sentiment, une attitude ou une perception dirigée vers les Juifs.
Les défenses contre la qualification d’antisémitisme
Je n’ai pas trouvé de défense au fond claire de Jean-Luc Mélenchon ou d’autres leaders LFI (comme David Guiraud d’ailleurs, qui parle d’un « rayon paralysant« , sans plus de détail), qui dépasse la victimisation pure et simple. Ils seraient stigmatisés et injustement condamnés, mais pourquoi, on ne sait pas.
Un article de La Croix de 2019 est particulièrement intéressant. Il présente les accusation d’antisémitisme comme « insupportables », comme des pratiques « mesquines, sournoises et insupportables », prétendant encore être l’allié des Juifs (« Chaque Juif dans le plus modeste village de France doit savoir que s’il est mis en cause parce qu’il est juif, il me trouvera à l’instant d’après à ses côtés »). Il accuse aussi le CRIF d’inventer des antisémites et passer son temps à « sortir son rayon laser et quand quelqu’un dit quelque chose qui ne lui plaît pas, il vous insulte en vous qualifiant d’antisémite. » Et compare un propos du grand rabbin d’Angleterre contre Jeremy Corbin à « une oukase » du mufti du Caire. (relativisme)
Ce qui est intéressant, c’est ce propos : « Dois-je raconter ma vie pour expliquer que l’antisémitisme n’est pas dans mes moyens ? Il y en a ras-le-bol d’utiliser cet argument pour disqualifier ». En effet, on retrouve le problème de la dimension psychologisante des définitions classiques de l’antisémitisme.
On le retrouve aussi dans l’article plus récent du Monde : « Antisémitisme : comment Jean-Luc Mélenchon cultive l’ambiguïté » (6/01/2024). Sandrine Cassini y fait à de multiples occasion référence à des aspects personnels du politiciens avec les témoignages d’anciens proches. Ainsi, Gérard Miller raconte que la « question juive » ne l’aurait jamis intéressée et Jérôme Guedj confirme l’avoir toujours vu « s’en contrefoutre du conflit[israélo-palestinien] ». Il aurait même fait un puissant discours en mémoire de la rafle du Vél’ d’Hiv le 16 juillet 2000, discours qu’il a reposté sur Facebook en juillet 2020. Néanmoins, les réponses données aux nombreuses critiques énumérées par l’article ressortent comme toujours les mêmes : ce ne seraient que des arguties faites pour le discréditer. L’article se conclue en décrivant l’intérêt de Mélenchon pour la cause palestinienne comme purement électoraliste, « pour « capter les voix des musulmans dans les banlieues » , qui sont « dix fois plus nombreux que les juifs en France » , détaille l’historien Michel Dreyfus, auteur de L’Antisémitisme à gauche (La Découverte, 2011) ».
Néanmoins, c’est dans un article du journal pro-frériste OrientXXI du 7 décembre 2023, qu’on trouve le plus d’éléments. D’abord, on y voit le politicien diaboliser Israël, présentant le pays comme seul responsable de la guerre, comparer à la guerre en Ukraine (Poutine le remercie…) et la réponse d’Israël comme un « génocide ». Il répond au sous-entendu malsain quand il a accusé Yaël Braun-Pivet de « camper » en Israël par une argutie ridicule :
Dans ma génération, le « campisme » était un concept courant qui avait le sens d’un alignement sans faille à un des deux blocs, celui de l’Est ou celui de l’Ouest. Mais promis : je vous consulterai la prochaine fois. Que le mot camp pouvait être un vocable antisémite ne m’a pas effleuré une seconde ! Alors ? Comment les accords de « Camp David » peuvent-ils utiliser un mot antisémite, vu qu’ils ont été signés par le premier ministre d’Israël aux côtés de Monsieur Arafat ?
Puisque le mot ne serait pas antisémite, donc son propos ne l’était pas. Il réduit l’antisémitisme à une pure question formelle. Surtout, et c’est cela réduit la dimension antisémite d’un propos aux mots utilisés (est-ce que tel ou tel mot est antisémite), ce qui est, nous le verrons, une erreur. Puis il répond à une question plus large :
O. XXI. – Une partie de la communauté juive se sent abandonnée par la gauche qui lui semble en retrait sur l’antisémitisme. Qu’est-ce que vous leur répondez ?
J.-L. M. — Elle a tort. Nous sommes et serons toujours les premiers à lutter sans faiblesse contre l’extension du racisme parce qu’il mine nécessairement l’unité populaire. Historiquement, la communauté juive avait fait le choix juste et judicieux de la gauche. Parce que c’est la gauche révolutionnaire de Robespierre qui a donné la citoyenneté aux juifs de l’Ancien Régime. Nombre de nos plus glorieux dirigeants sont issus de cette communauté. J’encourage tout le monde à revenir à cette fraternité de combat. Mais il ne faut pas perdre de vue l’essentiel. L’unité d’action implique la communauté d’objectif. Et le respect mutuel des parties prenantes.
Mais pour la première fois, des représentants officiels de la communauté ou réputés tels nous ont pris à partie lors d’une commémoration de la rafle du Vel’ d’Hiv’. Jamais on n’avait violé de cette façon l’unanimité nationale dans ce type de cérémonie. Qui a protesté dans la communauté ? Et quand notre groupe parlementaire a été brutalisé puis expulsé de la marche Mireille Knoll par la Ligue de défense juive (LDJ), le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a refusé de nous protéger tout en assumant la protection de Madame Le Pen. La communauté juive que j’ai connue, avec qui j’ai milité lorsque j’étais élu de Massy, vivait dans le débat et assumait ses divergences. Il y avait les « cultuels » et les « culturels ». La gauche c’était les « culturels »… Je me sens abandonné par ceux que j’ai défendus toute ma vie. Jamais nous n’avons manqué à notre devoir. Ni aux principes qui le fondent. Donc ils valent pour tous les racisés.
Il ne répond, ainsi, en aucune façon aux critiques et va même jusqu’à pratiquer l’inversion accusatoire, se présentant comme victimes d’un rejet injuste de la communauté juive (j’avais d’ailleurs réagi sur la marche du Vel d’Hiv). En fait, ce ne serait pas lui qui aurait changé en se mettant à soutenir les discours des frères musulmans, mais la communauté juive. En outre, il y a cette mise au même niveau du fait d’être « racisé ». En faisant cela, il efface les spécificités de l’antisémitisme et le complexe discours qu’il y a derrière. Ce qui est, d’ailleurs, un peu ce que font les définitions modernes aussi, ce que nous allons voir dans un instant …
J’ai également vu une argutie pitoyable : il disait en substance « L’antisémitisme n’est pas une opinion, c’est un délit, et vu que je n’ai pas été condamné, je ne suis pas antisémite ». Ca se passe de commentaire …
Une définition intenable
Les définitions proposés parlent d’un sentiment, une attitude ou une perception. A chaque fois, il s’agit de quelque chose de psychologique et d’individuel. Pour montrer à quel point cette logique est absurde, je vais prendre une anecdote qui m’a particulièrement choquée (j’ai balancé mon livre et arrêté sa lecture pendant plusieurs mois après) : la tuerie de Blois.
En bref : Un juif transportait des peaux sur un pont à Blois et en fit tomber une dans la rivière. Un serviteur passant par là prétend l’avoir vu jeter un petit enfant dans l’eau. Le comte Thibaut condamne au bûcher 32 Juifs et rançonne le reste de la communauté pour ce prétendu meurtre.
Derrière cette décision, on apprend aussi qu’il y avait une relation amoureuse (ou d’affaires, le terme utilisé serait ambivalent) passée entre le comte et une des juives brulées, Pucellina. Le comte aurait déclaré « C’est le jour que j’attendai ! Puisque la femme juive a dit des choses sur moi, je vais lui faire des choses ! Puisqu’elle m’a traité injustement, je vais la traiter injustement. » Elle aurait aussi été une préteuse importante. (1) Le roi condamna l’événement, déclarant ne pas croire aux accusations de meurtre rituel. « Thibaut ne fut jamais inquiété pour ce meurtre de 32 juifs, dont il profita largement. Bien au contraire, la postérité l’a appelé « Thibaut le Bon ». » (2)
Maintenant, questionnons : en supposant qu’on n’ait aucune autre documentation sur le triste sire, est-ce qu’on doit présumer un sentiment, une attitude ou une perception antisémites ? Si on pouvait le ressusciter un instant pour le questionner, est-ce qu’il ne pourrait pas répondre qu’il s’est laissé entrainer par l’émotion, qu’il pensait qu’ils avaient vraiment sacrifié un enfant, qu’il avait juste fait ça pour l’argent, etc. Est-ce que la moindre de ces arguties diminuerait la nature antisémite de son acte ?
Nier un « sentiment, une attitude ou une perception antisémite » est d’ailleurs le principe même de l’accusation de meurtres rituels : il ne s’agissait pas d’accuser les Juifs parce que Juifs, mais parce que ces derniers sacrifieraient les chrétiens pour se venger de ces derniers. A partir d’un mensonge, ils tentent de présenter leur action comme raisonnable. Mais savent-ils qu’ils mentent ? Et tous ceux qui croient leurs mensonges, ne le savent-ils pas ? Tout le monde peut ainsi continer à agir comme il l’entend en prétextant l’erreur ou en n’en ayant rien à faire.
Ce qui caractérise le plus la dimension antisémite de l’acte est qu’il s’inscrit dans un contexte : il s’appuie sur la discrimination et les préjugés contre les Juifs et le thème des meurtres rituels. Cela a ouvert au comte la possibilité d’extorquer de l’argent aux Juifs sur un prétexte et de plaire à l’écosystème antisémite. Partant de là, la manière qu’il aura d’habiller son discours n’est pas vraiment pertinente : il peut dire ce qu’il veut, la réalité antisémite de l’acte est déjà caractérisée.
Il est impératif de décorréler l’antisémitisme du sentiment ressenti, car cela aboutit à exonérer les entrepreneurs de l’antisémitisme.
Une piste éclairante : l’antisémitisme comme entrepreneuriat
Une piste est de voir l’antisémitisme comme je vois la pseudo-écologie : avant tout, comme un marché et son entrepreneuriat. Ce n’est pas que cela évidemment, mais c’est le point le plus important, son principe existentiel.
Les contours de l’antisémitisme comme marché
Seraient antisémites les personnes participant à développer l’antisémitisme et en tirant des rétributions (au sens large, comme toujours).
Le risque avec cette définition est d’étendre excessivement son champ. Pour le limiter, je pense qu’il faut réserver cet épithète :
- Aux entrepreneurs dont l’activité consiste à exploiter ou encourager l’antisémitisme.
- Aux croyants discriminant les Juifs et adhérant aux discours antisémites.
La LFI, une organisation indubitablement antisémite
Si La France Insoumise (LFI) apparait depuis longtemps à beaucoup comme antisémite, cette réalité est devenue indéniable après le 7 octobre. C’est bien simble : dès l’attaque, la LFI a tenté d’empêcher Israël de répondre et alimente les discours desquels se nourrit l’islamisme et l’antisémitisme dans le monde. C’est d’ailleurs la seule conséquence concrète de leurs actes : ils encouragent les actes antisémites dans le monde et favorisent le transfert d’argent vers le Hamas.
Plusieurs de leurs membres et de leurs alliés sont allés jusqu’à qualifier l’attaque d’acte de résistance. Le soutien au Hamas a été évident quand le parti a refusé de condamner l’attaque, puis a refusé de le qualifier d’acte de terrorisme. En se limitant à la qualification de crime de guerre, il pouvait ainsi relativiser l’attaque en accusant, en même temps, Israël de crime de guerre. Ils diffusent aussi l’absurde accusation de génocide de Gazaouis et vont désinformer sans limite, par exemple en reprenant sans réserves les chiffres et accusations du Hamas. En somme, ils ont fait tout ce qui était dans leurs marges de manoeuvres pour soutenir le Hamas.
Vous voyez, ici je ne parle à aucun moment des sentiments des protagonistes: qu’ils se sentent antisémite ou non n’est pas une variable pertinente. Il faut regarder l’économie de leurs actes: qu’est-ce qu’ils y gagnent et quelles sont les conséquences.
L’activité de la LFI et, surtout, de Jean-Luc Mélenchon apparaîtra aux historiens dans 50 ans comme aussi évidemment antisémite que celle du Comte Thibaut nous apparait aujourd’hui.
Le rôle des historiens dans la non-compréhension de l’antisémitisme
Cela peut être coûteux à admettre pour beaucoup d’historiens, qui devront se départir d’une vision du monde en monades uniques un peu comme si un acte ne pouvait pas avoir d’équivalent au-delà des critères qu’ils avaient fixés.
Il faudra admettre que, de même que le curare et la cigue sont deux instances d’une même notion, le poison, l’antisémitisme n’est pas une sorte de singularité absolue, mais l’une des instances d’une même notion, qui reste à définir (pseudo-causes ?).
Sans doute la plus ancienne et celle qui a fait le plus de mal, certes, mais une instance parmi d’autres tout de même. Ce n’est qu’à ce prix qu’on pourra sérieusement l’étudier et éviter qu’il ne ressurgisse, comme il resurgit aujourd’hui. Et les historiens qui refusent de payer ce prix devraient avoir honte.
Je pense que la présence de Johann Chapoutot aux côtés de la LFI illustre parfaitement ce paragraphe.
Des limites de la pseudo-écologie
Tout en trouvant légitime que l’on puisse exprimer une opposition à la politique israélienne, Richard Prasquier accuse le Parti communiste et les Verts d’avoir « cautionné des débordements antisémites lors de manifestations propalestiniennes ». Il ne comprend pas que des responsables politiques appartenant au consensus démocratique de notre pays, tels Marie-Georges Buffet, secrétaire générale du Parti communiste français (PCF), ou Olivier Besancenot, porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), aient, lors de ces manifestations de soutien à Gaza, défilé « sous les drapeaux de ce mouvement architerroriste qu’est le Hamas […] aux cris de “À mort les Juifs” ».
En conséquence, et pour la première fois de l’histoire du CRIF, ni le PCF ni les Verts ne sont invités à son dîner annuel, en dépit du fait qu’ils aient pourtant « signé un texte contre l’instrumentalisation communautaire du conflit [israélo-palestinien] où ils ont dénoncé les actes contre les synagogues [2] ».
Dreyfus, Michel. L’antisémitisme à gauche (pp. 14-15). La Découverte. Édition du Kindle.
Ce site parle de la pseudo-écologie, donc j’essaie de parler aussi peu que possible de ce sujet. Néanmoins, la question de l’antisémitisme et de l’islamisme est trop connectée pour être ignorée.
En outre, la question que l’on pose ici se pose aussi pour la pseudo-écologie : comment définir une entité de pseudo-écologiste ?
Il faut, je pense, reconnaître cet épithète lorsque leurs actions s’inscrivent dans l’écosystème et les mécaniques que nous décrivons, mais ne l’admettre que lorsqu’il est trop évident pour être raisonnablement nié. Et aujourd’hui personne ne peut plus raisonnablement nier que Jean-Luc Mélenchon favorise et profite de manière calculée de l’antisémitisme et donc qu’il soit antisémite.
Références :
- (1) Einbinder, S. L. (1998). Pucellina of Blois: Romantic Myths and Narrative Conventions. Jewish History, 12(1), 29–46. http://www.jstor.org/stable/20101322
- (2) John Tolan (2021), « Il y a 850 ans, à Blois, 32 juifs furent envoyés au bûcher », Le Monde
Quelques référence intéressantes :
- https://www.ladepeche.fr/2024/06/07/elections-europeennes-comment-melenchon-peut-il-dire-que-lantisemitisme-est-residuel-sinterroge-lex-senatrice-esther-benbassa-11999435.php
- https://www.lepoint.fr/politique/melenchon-face-aux-accusations-repetees-d-antisemitisme-23-10-2023-2540503_20.php
- https://melenchon.fr/2024/06/02/netanyahu-a-la-tele-la-decheance-de-lofficialite/