Cette page fait partie du corpus d’articles (annexe 1) utilisés pour écrire le livre Stéphane Foucart et les néonicotinoïdes.

Je relate ici les propos du journaliste dans « Un moratoire inutile sur les insecticides tueurs d’abeilles ».


Il n’y aurait aucune raison de se réjouir du moratoire suspendant pour 2 ans certains usages du fipronil et de 3 NNI.

D’abord, nous aurions perdu du temps : un rapport d’experts commandé par le ministre de l’Agriculture et publié en 2003 concluait déjà que l’imidaclopride représentait un « risque inacceptable ».

Ensuite, la décision ne servira « probablement à rien », le moratoire étant inférieur à la durée de vie dans l’environnement des NNI. Une étude publiée dans la revue Current Opinion in Environmental Sustainability aurait conclu que « les néonicotinoïdes montrent un potentiel d’accumulation dans le sol et peuvent être repris par les cultures ultérieures jusqu’à au moins deux ans après l’application ». Ses auteurs rappellent, citant une étude de 2005, que « De l’imidaclopride a été détecté dans 97 % des 33 échantillons de sols prélevés sur des champs non traités, mais sur lesquels des semences de 2 maïs enrobées avaient été utilisées un à deux ans avant le prélèvement des échantillons ».

Enfin, les NNI ne seraient pas efficaces. David Goulson aurait montré dans une revue publiée dans le Journal of Applied Ecology, l’absence de corrélation entre les rendements (colza et blé) et la quantité de NNI utilisée.