L’écologie politique, aujourd’hui, n’a rien d’écologique et tout de politique. D’accord, et alors ? Qu’est-ce qu’on peut y faire ?

Beaucoup de choses. C’est ce que je vais vous présenter ici.

La méthode

  1. Informer. La pseudo-écologie repose avant tout sur la désinformation et sur l’ignorance du public. Il est plus facile de faire peur avec les accidents nucléaires à des gens qui n’y connaissent rien, plutôt qu’à des personnes s’étant renseignées un minimum. Pour cela, nous allons débunker méthodiquement la désinformation.
  2. Analyser. Une fois que la désinformation est décortiquée, on peut l’analyser: comment l’erreur a-t-elle été induite ? Comment les désinformateurs ont-ils procédé ?
  3. Décrire l’écosystème. Une fois la désinformation comprise et analysée, on verra émerger un écosystème.

Ces trois logiques son cumulatives. En effet, informer ne serait pas suffisant: il suffirait aux pseudo-écologistes d’inventer de nouveaux mensonges. Informer et analyser permet de plus facilement identifier les cas de désinformation, mais suppose une attention générale difficilement tenable, surtout que les procédés utilisés sont extrêmement fins. Il faut, en plus décrire l’écosystème, pour savoir auxquels acteurs il faut le plus faire attention. Réciproquement, on ne peut pas décrire efficacement l’écosystème sans avoir analysé la désinformation, et on ne peut pas analyser la désinformation sans avoir décortiqué le sujet sur lequel elle porte.

Pourquoi le debunk n’est pas suffisant ?

C’est très bien de les débunker, de les mettre en face de leurs erreurs et de permettre aux profanes de faire de même, cela leur rend les choses plus difficile et limite la diffusion. Mais au final cela ne les empêche pas de prospérer, d’adresser leur cible et de placer petit à petit leurs atouts marketing, leurs leviers d’influence. L’exemple du nucléaire est le plus parlant: une large partie des français pense encore qu’il contribue beaucoup au déréglement climatique (34% en 2018 !). Idem pour le glyphosate: selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour franceinfo et Le Figaro, 81% des Français estiment qu’il faut interdire le glyphosate.Où est la victoire là dedans ? Elle est pour qui ?

La vulgarisation agit comme un mur, mais qui cèdera probablement un jour ou l’autre si le mal n’est pas traité à la racine. On pourrait se dire qu’en systématisant la pseudo-écologie, on risquerait de donner de la substance à ce mouvement, mais ce serait se voiler la face: il existe déjà, est très cohérent et prospère parce qu’il n’est pas connu. Combien de personnes croient encore à la bonne foi de Jadot, Lepage, Veillerette, Greenpeace et tant d’autres ? Surtout, c’est un système qui prospère et infiltre de plus en plus la société.

Fédérer pour construire un champ d’étude

En identifiant précisément le fonctionnement de cet écosystème on pourrait le révéler à la vue de tous. On verrait alors à quel point l’écologie politique actuelle est corrompue par des intérêts privés et qu’elle est déconnectée des objectifs qu’elle revendique. On permettrait également aux sciences sociales (d’autres pays) de s’intéresser au sujet. On pourrait également apporter des éléments qui pourront être utilisé par les chercheurs futurs, qui seront confrontés à cette même saloperie et se questionneront: comment est-ce qu’on en est arrivé là ?

Le but de ce site est de savoir ce qui s’écrit sur ce thème, de le synthétiser et d’y contribuer. L’idée est de fédérer des efforts de recherche, qui pourront être repris et réévalués par n’importe qui. Cela suppose notamment de définir des corpus et d’appliquer des méthodes de raisonnement qui puissent être généralisables. Vous pouvez déjà trouver mon analyse des articles d’un journaliste sur un sujet : Stéphane Foucart et les néonicotinoides. La multiplication de ce genre de travaux permettrait par exemple d’identifier les leviers grâce auxquels des journalistes désinforment

On peut identifier plusieurs axes de recherches :

  • Étudier les acteurs et leur histoire. Plusieurs entités me semblent particulièrement intéressantes : Greenpeace, Pierre Rabhi et Vandana Shiva. De manière générale, je pense qu’il faut aller voir du côté des représentants historiques de la pseudo-écologie. Il est difficile d’étudier les politiciens les plus connus, qui sont plus dans l’exploitation des éléments idéologiques préexistants que dans la conception. De plus, on voit d’autant moins clairement les récurrences qu’on est proches de leur production.
  • Étudier la presse. Avoir une analyse systématique du traitement médiatique de plusieurs sujets serait très instructif (ex: la présentation de la réautorisation des NNI sur betteraves décidée fin 2020).

Si vous voulez m’aider, n’hésitez pas à m’envoyer un mail à contact {at} pseudo-ecologie.fr .