Les pseudo-écologistes sont toujours en train de raconter une histoire. On distingue plusieurs techniques qui leur permettre de reconstruire en permanence la manière dont les choses sont décrites, de recomposer en permanence l’histoire. On peut essentiellement les diviser en deux pans:

  • Créer un gentil et un méchant et pouvoir exploiter cette différence.
  • Fermer les possibles

Une fois qu’on a son narratif, il faut aussi le rendre compatible avec l’Histoire, souvent en changeant cette dernière.

Créer un gentil et un méchant

L’essentiel de l’effort narratif consiste à construire un « gentil » et un « méchant ». Cela se fait à travers la victimisation du premier et la diabolisation du second. L’inversion victimaire, un procédé utilisé depuis des millénaires, est un outil puissance pour entretenir son mensonge. Le relativisme, enfin, est un outil puissant pour protéger son narratif contre la contradiction.

Le couple victimisation-diabolisation

Toute victimisation vient avec une diabolisation explicite ou implicite et réciproquement. Si vous êtes victime d’une terrible injustice, c’est qu’il y a quelqu’un ou quelque chose qui la commet en premier lieu. C’est ce que j’appelle le couple victimisation – diabolisation.

L’inversion victimaire

Une des armes centrales de leur arsenal de storytelling est l’inversion victimaire: ils vont tenter d’inverser les responsabilités de tous les conflits qu’ils génèrent pour passer pour les victimes. Ce qui permet non seulement de se présenter comme victime, mais en plus de diaboliser l’adversaire. C’est beaucoup utilisé pour légitimer les violences qu’ils produisent (ex: Sainte-Soline) et les rentabiliser, mais pas seulement. On le retrouve par exemple lorsque les pseudo-écologistes se plaignent de l’absence d’un dialogue qu’ils ont eux-même dramatiquement sabordé (ex: sur le nucléaire).

Le relativisme

Le relativisme, très important, permet d’attaquer les points ‘forts’ et de brouiller les cartes. On le voit notamment dans le nucléaire, dans l’accusation d’être « pronucléaire » pour tous ceux qui sont favorables à l’énergie nucléaire. On l’a également vu quand un membre du CRIIGEN, au nom de ce dernier, a attaqué les vaccins et inventé un mouvement « provaccin » pour relativiser et normaliser le mouvement « antivaccin ».

La déresponsabilisation

Dans la même veine, la déresponsabilisation est une mécanique importante en pseudo-écologie. Elle sert beaucoup à protéger l’innocence de la victime (même si elle n’est pas innocente). Plus largement, c’est une mécanique de manipulation du narratif.

Le double standard: construire l’altérité

Une autre technique de manipulation majeure est le double standard: il s’agit de traiter totalement différemment deux situations semblables. Ainsi, le moindre lien entre un « ennemi » et une entreprise va être présenté comme une flétrissure morale indélébile, alors que les pires conflits d’intérêts d’ « alliés » sont ignorés.

Une fois que le storytelling a pu définir un « gentil » et un « méchant », les pseudo-écologistes exploitent cette différence en instaurant un double standard: tout ce que font les « gentils » est bon et tout ce que font les « méchants » est mauvais. L’exemple le plus parlant est le cas du conflit d’intérêt. Les plus graves, du côté des pseudo-écologistes, sont présentés sous un jour positif ou neutre, comme si ce n’était rien, alors que les plus tirés par les cheveux et insignifiants, du côté « des industriels », sont traités comme un scandale national.

On l’a aussi dans le rapport à l’erreur. Même si elle est volontaire, elle est excusable si elle vient d’un écologiste (« c’est pour la cause »); même si elle est involontaire, elle est inexcusable pour une personne n’appartenant pas à leur groupe.

Le plus grave est sans doute son instauration relativement au droit: ils se présentent comme exonérés du respect du droit, se parant de la prétendue légitimité de leur action, tout en en étant de grands utilisateurs. Il s’agit en fait d’une posture antirépublicaine rejetant l’État de droit: ils devraient décider des règles qui s’appliquent ou non.

Fermer les possibles: tuer les vraies alternatives, en proposer de fausses

Imaginez si la population, après avoir été assommée de messages catastrophistes sur le dérèglement climatiques et les pesticides … demandaient plus de nucléaire et des OGM, de vraies solutions pour ces problèmes ! Ce serait dramatique (pour la pseudo-écologie). Il faut donc fermer les possibles.

D’abord, il faut attaquer les vraies solutions. C’est ce que nous avons vu avec la désinformation contre l’agriculture et le nucléaire par exemple. Néanmoins, c’est plus large. C’est la logique derrière les attaques contre la ligne Lyon-Turin par exemple.

Ensuite, il faut en promouvoir de fausses. Vu qu’elle seront absurdes et irréalisables, elles vont générer une opposition qui va venir construire le narratif victimaire: « Regardez, ils sont partisans, ils sont dogmatiques, ils refusent ces solutions parfaitement raisonnables. »

Reconstruire l’Histoire

Un autre aspect important est de reconstruire l’Histoire: il faut la rendre compatible avec le narratif.

Les historiens sont à ce titre des alliés cruciaux.