L’écosystème pseudo-écologiste: un organisme complexe
C’est le second élément qui définit, outre sa désinformation, la pseudo-écologie: son écosystème. Pour le comprendre, il faut étudier ses trois aspects:
- Le contexte idéologique dans lequel la pseudo-écologie s’inscrit, qui se traduit par l’exploitation de certains thèmes et la proximité avec certains courants idéologiques.
- Ce contexte se traduit à travers des individus et des organisations, qu’il est intéressant d’étudier.
- Le fonctionnement de l’écosystème: comment ces parties prenantes interagissent pour exploiter ce champ et se renforcer les unes les autres; mais aussi quels sont les conflits qui peuvent émerger.
Le contexte idéologique
Plusieurs thèmes, tels que le passéisme, le complotisme et la glorification d²e la pureté, sont omniprésents dans les désinformations pseudo-écologistes. Ces thèmes récurrents constituent le socle idéologique de la pseudo-écologie, qui trouve des échos dans d’autres mouvements.
Par exemple, l’anthroposophie, avec ses pratiques ésotériques et ses idéaux romantiques, se rapproche de la pseudo-écologie notamment à travers la biodynamie. Le pseudo-féminisme en est aussi très proche et a même fusionné avec pour former l’écoféminisme. L’anticapitalisme accroit aussi son emprise sur la pseudo-écologie, la plupart des désinformations de cette dernière imputant in fine les dégats environnementaux au « capitalisme ». Ce lien augmentant, la pseudo-écologie se rapproche aussi de l’antisémitisme antisioniste.
L’antispécisme quant à lui se rapproche de la pseudo-écologie dans son dénigrement de l’élevage. Les mouvements antivaxx, bien que différents dans leur focalisation, partagent parfois des sympathies avec la pseudo-écologie, comme en témoignent certaines connexions de figures politiques et scientifiques.
Les parties prenantes
Pour saisir pleinement l’écosystème de la pseudo-écologie, il est crucial de comprendre les acteurs clés qui la composent. Ces protagonistes se divisent en plusieurs catégories, qu’on peut regrouper ainsi:
- Les politiciens, comme Jean-Luc Mélenchon ou Yannick Jadot, et leurs partis, comme EELV et LFI.
- Le milieu associatif, avec des organisations telles que Global 2000 et Corporate Europe Observatory et des personnalités comme Helmut Burtscher-Schaden.
- La presse, avec des organisations comme Le Monde et Reporterre et des journalistes comme Stéphane Foucart.
- La recherche, qui va servir d’interlocuteurs crédibles et de producteurs de ressources.
- Les « cadres mobiles », qui ont un rôle transversal, comme Arnaud Apoteker et Corinne Lepage.
- et les « personnalités publiques », comme Pierre Rabhi ou Marie-Monique Robin.
Le fonctionnement de l’écosystème
Enfin, nous étudierons le fonctionnement de l’écosystème.
Tout d’abord, la répartition des rôles entre chaque type de partie prenante. Pour cela, nous prendrons différents cas de figure. Par exemple, globalement les chercheurs produisent les éléments de discours et de la légitimité, relayés par les journalistes, pour convaincre le grand public. Néanmoins, ils peuvent aussi avoir un rôle plus insidueux, en générant des recherches biaisées destinées à « créer le buzz » et/ou influencer des décisions.
Il faut aussi comprendre l’économie qu’il y a derrière: pourquoi font-ils cela ? Nous verrons les logiques psychologiques, mais, surtout, les logiques financières et communicationelles.