La pseudo-écologie a tout un arsenal pour manipuler: des outils rhétoriques pour orienter les discours unitaires, de sorte à alimenter des discours globaux qui vont petit à construire bâtir des mythologies. Outre ces logiques discursives, viennent se greffer des techniques plus globales: l’entrisme et la violence notamment.

Procédés rhétoriques pour manipuler l’information

Le chemin de la désinformation commence au niveau du simple discours.

L’un des plus communs est l’effet d’apposition: il s’agit de créer du sens par la succession. Le simple fait d’enchainer les phrases, même sans les lier, peut faire percevoir un lien par le lecteur.

Il y a aussi l’exploitation du « double standard » créé par ailleurs.

La manipulation narrative: construire un gentil et un méchant

Bâtir une histoire ne s’improvise pas, c’est un travail long et difficile. Pour cela, la pseudo-écologie a conçu des outils qu’on peut diviser en deux grands ensembles:

  • D’une part, la création d’un « méchant » et d’un « gentil » et l’exploitation de cette différence. Cela passe évidemment par le dénigrement systématique du « méchant » et l’exagération de ce que subit la « victime ».
  • D’autre part, il s’agit de fermer les possibles en luttant contre les « vraies » solutions et en en proposant de fausses, des « pseudo-alternatives ».

Il fa falloir, par ailleurs rendre son narratif compatible avec l’Histoire, souvent en tentant de s’approprier et de changer cette dernière.

La création d’une mythologie

Le plus haut niveau de manipulation de la réalité est la création d’une mythologie: un ensemble de discours et de jugements de valeurs qui seront vus comme des évidences. Le principe est de redéfinir le sens des mots.

Cela implique souvent d’utiliser de grandes entités simples aux contours incertains: « la nature », « la biodiveristé », « le vivant », « l’eau », etc. Celles-ci vont être présentées et utilisées comme des sortes de divinités. A l’inverse, d’autres items vont être présentés comme des « diables », comme le « modèle agricole », « l’extrême droite » et la FNSEA.

Plus une histoire est ancrée dans des sources externes, plus elle est crédible. Les pseudo-écologistes vont donc s’approprier autant que possible l’histoire, quitte à la réécrire complètement. Cette appropriation de l’histoire, du reste fréquente aussi dans la sphère anti-immigrationniste, comme chez Eric Zemmour, est parfois très sophistiquée.

Les outils au-delà du discours

La pseudo-écologie dispose également d’outils qui vont au-delà du discours, notamment la violence et le pouvoir d’influence.

Les violences et leur légitimation

Les violences sont un outil important de l’arsenal pseudo-écologiste.

Il s’agit d’un moyen de renforcer le lien de la base militante en lui donnant le sentiment d’agir « pour de vrai », donner ce sentiment au reste des soutiens et d’unir dans un même méfait.

Elles permettent, ensuite, de faire jouer le storytelling pour créer de la victimisation. Cela a par exemple été le cas à Sainte-Soline: les leaders ont fait venir des familles et des enfants pour une action délictuelle et où ils savaient qu’il y allait y avoir un affrontement violent. Par la suite ils se sont plaints de la réponse policière.

Il y a tout un dispositif, de manière générale, autour de la violence pour l’inciter. Il y a notamment une logique festive particulièrement présente. Si la pseudo-écologie met les activités ludiques au centre de sa propagande, la dimension souvent festive des violences est très spécifique, marquées et marquante.

C’est sans doute un des leviers les plus glauques de la pseudo-écologie: il s’agit d’une machine pour envoyer les militants au casse-pipe et en tirer des rétributions. L’expression « meatgrinder » (hachoir à viande) est parfaitement adaptée.

Le pouvoir d’influence

La pseudo-écologie va également avoir des stratégies d’influence qui vont lui permettre de générer de la violence, ainsi que des éléments du narratif. Par exemple, les pressions pour augmenter les exigences en matière de sûreté nucléaire

L’entrisme est, pour cela, une stratégie idéale: il faut pouvoir s’approprier le prestige d’une institution.

Cet entrisme se fera soit en personne (« je vais dans cette institution et je l’oriente pour servir la pseudo-écologie »), soit indirectement, en transformant une personne à l’intérieur de l’organisation en partisan.

Les pseudo-écologistes vont également exploiter leur influence réglementaire pour renforcer leur narratif.