Les Amis de la Terre

Le réseau international

Les Amis de la Terre (Friends of the Earth International, FoEI) est un réseau international d’organisations écologistes de base dans 73 pays.

L’organisation a été fondée en 1969 à San Francisco par David Brower, Donald Aitken et Gary Soucie après la séparation de Brower avec le Sierra Club en raison de la position positive de ce dernier sur l’énergie nucléaire. La fondation s’est notamment faite grâce à 500 000 dollars (en dollars de 2019) a été fournie par Robert Orville Anderson, propriétaire de la Atlantic Richfield oil company. L’organisation est devenu un réseau international d’organisations en 1971 lors d’une réunion de représentants de quatre pays : les États-Unis, la Suède, le Royaume-Uni et la France.

Une des campagnes récentes de FoEI a été le « Shell Case », mené par Milieudefensie (Friends of the Earth Netherlands). En 2021, un tribunal néerlandais a statué dans une affaire sans précédent que la compagnie pétrolière Shell devait réduire ses émissions en 2030 de 45% par rapport aux niveaux de 2019. C’était la première fois qu’une entreprise était légalement tenue de se conformer à l’accord de Paris.

L’antenne française

La Fédération des Amis de la Terre – France est une des antennes fondatrices du réseau en 1971. Dans les années 1970 et 1980, les Amis de la Terre ont été parmi les initiateurs des candidatures écologistes aux élections politiques, mais ont décidé en 1983 de se recentrer sur leurs activités associatives et d’agir indépendamment de tout parti politique.

Le mouvement antinucléaire est le combat le plus ancien de l’association. En effet, lors de la première réunion internationale des différents groupes à Rambouillet, un moratoire a été demandé sur le fonctionnement des centrales nucléaires. Dans les années 1970, les Amis de la Terre, Greenpeace et la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature ont participé à la plupart des manifestations contre le projet de centrale nucléaire Superphénix en Isère, qui est devenu le symbole du mouvement antinucléaire européen. En 1977, les Amis de la Terre ont également participé au rassemblement anti-nucléaire de Creys-Malville, qui a réuni entre 40 000 et 90 000 personnes.

Dans les années 1990, les Amis de la Terre se sont impliqués dans des discussions internationales et ont pris part au sommet de la Terre de Rio. Les groupes locaux se sont développés et ont obtenu une plus grande autonomie, tout en gardant la volonté de s’unir sur le plan national et global. En 1998, l’association a lancé une campagne pour l’interdiction du bois tropical illégal et pour une gestion durable des forêts. Dans les années 2000 et 2010, les Amis de la Terre se sont mobilisés contre des projets industriels tels que le projet pétrolier Kashagan au Kazakhstan ou le projet de centrale nucléaire de Béléné en Bulgarie.

Ils ont également publié un rapport dénonçant les financements des banques et des acteurs privés aux énergies fossiles et ont décerné les Prix Pinocchio pour dénoncer l’écoblanchiment de certaines multinationales. En 2012, l’association a mené une campagne intitulée « Faisons tomber les masques du CAC 40 » pour que la loi rende les maisons-mères des entreprises juridiquement responsables des activités de leurs filiales à l’étranger.