Gilles-Eric Séralini: complotisme, anti-OGM et « science »

Gilles-Eric Séralini est l’une des figures historiques de la pseudo-écologie les plus importantes, notamment par sa présence médiatique et sa fonction universitaire.

Né le 23 août 1960, il devient docteur en biochimie et biologie moléculaire en 1987. Après 4 ans au Québec de recherches fondamentales, il devient professeur de biologie moléculaire à l’université de Caen en 1991. Il devient ensuite chercheur à l’Institut de biologie fondamentale et appliquée (IBFA) de l’université de Caen et codirecteur du pôle Risque qualité et Environnement durable de la Maison de la recherche en sciences humaines.

Un pionnier de la désinformation anti-OGM et anti-glyphosate

Sa carrière de militant anti-OGM commence en 1997, avec la signature de l’appel lancé par le botaniste Jean-Marie Pelt, demandant un moratoire sur les OGM au nom du principe de précaution.

Un professionnel de l’entrisme

L’entrisme fait partie des stratégies centrales du lobby pseudo-écologiste: il est possible d’influencer des institutions et de s’approprier leur prestige en s’y infiltrant. En premier lieu, il a « infiltré » l’Université, ce qui lui a donné les moyens de conduire des recherches qui ont pu être exploitées par les autres membres de la pseudo-écologie.

Le fait qu’il soit effectivement un scientifique lui a permis d’infiltrer de nombreux organes institutionnels:

  • Il a ainsi été membre, de 1998 à 2007, de la Commission du génie biomoléculaire chargée d’évaluer les risques des OGM, au sein du ministère de l’Agriculture et du ministère de l’Environnement.
  • Il a été membre de la Commission Borloo-Lepage au Grenelle de l’environnement entre 2007 et 2008 afin de contribuer à une réforme réglementaire visant à réévaluer les biotechnologies au sein de l’Union européenne

On a également pu le voir influencer (pour une affaire certes insignifiante, mais quand même) un Tribunal en 2017, pour un procès de faucheurs volontaires.

Le CRIIGEN

En 1999, il fonde avec Corinne Lepage et Jean-Marie Pelt le CRIIGEN, dont il présidera le conseil scientifique jusqu’en 2018. Il est rapidement rejoint par Pierre-Henri Gouyon.

La « science » au service du militantisme

Gilles-Éric Séralini a pour particularité d’avoir les moyens de conduire des recherches. Il a mis ces moyens au service de son militantisme et travaillé à produire des études pouvant être exploitées pour soutenir la communication anti-OGM et anti-glyphosate. La plus fameuse de ces « études » est celle qui a donné naissance à « l’affaire Séralini ».

L’affaire Séralini

En 2012, Gilles-Eric Séralini publie une étude

Deux jours avant la publication

Une étude parmi d’autres

L’étude ci-dessus n’est néamoins pas la seule.

Dans une étude publiée en 2007, portant sur le maïs OGM « MON863 » portait sur les tests réglementaires, qui avait été rendus publics suite à une action juridique en Allemagne. Elle concluait que la culture transgénique avait des signes de toxicité hépatique et rénale chez les animaux qui en consomment. (Séralini et al. 2007) (3) Cette étude s’est faite par le Comité scientifique (CS) du Haut Conseil des biotechnologies (HCB), concluant que l’étude « n’apporte aucun élément scientifique recevable susceptible d’imputer aux trois OGM ré-analysés une quelconque toxicité hématologique, hépatique ou rénale. » (source) Surtout, la réponse de l’EFSA est cinglante:

  • L’analyse statistique effectuée par les auteurs de cet article ne prend pas en compte certaines considérations statistiques importantes. Les hypothèses sous-tendant la méthodologie statistique employée par les auteurs conduisent à des résultats trompeurs.
  • L’EFSA considère que l’article ne présente pas de justification scientifique valide susceptible de remettre en question la sécurité du maïs MON 863.
  • Les différences statistiquement significatives observées par Monsanto, Séralini et al. et l’EFSA ont été considérées comme n’étant pas biologiquement pertinentes. En l’absence d’éléments prouvant que les différences observées sont indicatives d’effets indésirables, le groupe GMO ne considère pas que cet article soulève de nouveaux problèmes concernant la sécurité du maïs MON 863. En conséquence, le groupe GMO ne voit aucune raison de réviser ses précédents avis selon lesquels le maïs MON 863 n’aurait pas d’ effet indésirable dans le contexte de son utilisation telle que proposée.
https://www.efsa.europa.eu/fr/news/efsa-reaffirms-its-risk-assessment-genetically-modified-maize-mon-863

Le lien avec les Verts

Il participe à une table ronde et apporte son soutien à Dominique Voynet lors d’un meeting des Verts à Caen le 13 avril 2007. (https://www.dailymotion.com/video/x1qwh2)

En février, il copréside le comité de soutien de la liste « Caen, écologiste et citoyenne » présentée par Europe Écologie Les Verts pour les élections municipales de 2014

Il sera récompensé par la médaille

Un lien avec les fakemeds


  • (1) Notice Ecolopedia http://www.ecolopedia.fr/?p=1337
  • (2) Notice Wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Gilles-%C3%89ric_S%C3%A9ralini
  • (3) Gilles-Éric Séralini, Dominique Cellier et Joël Spiroux de Vendomois, « New analysis of a rat feeding study with a genetically modified maize reveals signs of hepatorenal toxicity », Archives of Environmental Contamination and Toxicology, vol. 52,‎ 1er mai 2007, p. 596-602 (DOI: 10.1007/s00244-006-0149-5) (Vous pouvez la trouver ici : http://www.gmoseralini.org/wp-content/uploads/2012/11/seralini.new_.an_.2007.pdf)
  • (4) J. Doull et al. , Report of an expert panel on the reanalysis by Séralini et al. (2007) of a 90-day study conducted by Monsanto in support of the safety of a genetically modified corn variety(MON 863), Food Chem. Toxicol., (2007)