Reporterre: un journal dédié à la pseudo-écologie radicale

Reporterre.net est un journal en ligne créé en 2007 par Hervé Kempf, une des grandes figures de la pseudo-écologie. Ce dernier est encore à la foi rédacteur en chef et directeur de publication. Néanmoins, c’est une association à but non lucratif qui est propriétaire.

Histoire de Reporterre

L’histoire de Reporterre commence en 1989, comme un magazine sur l’écologie, lancé par une équipe animée par Hervé Kempf. Selon Wikipedia, le site aurait vendu en moyenne 26 000 par mois avec jusque 4 400 abonnés payants, mais il aurait eu trop peu de moyens pour continuer. C’est encore Hervé Kempf qui reprendra le projet en 2007 sous forme numérique. Le projet est alors géré par une association à but non lucratif.

Il reste néanmoins, alors, journaliste à Le Monde. Il quitte le « grand » journal en 2013 et se consacre alors pleinement à son projet.

Le journal est un succès commercial: « 1,6 million de visiteurs uniques en juin [2022] et un chiffre d’affaires annuel du même ordre en euros ». Il serait financé financé « à 97% par les dons de ses lecteurs », en moyenne de 60€/an et donateur. « Assez pour rémunérer les quinze journalistes professionnels en CDI (2 150 euros net) et entre cinq et dix pigistes réguliers. » (2)

Le journal de la pseudo-écologie

Contrairement à Libération ou Le Monde, Reporterre est dédié à la pseudo-écologie dans sa forme radicale.

Une ligne éditoriale plus que partisane

La ligne éditoriale intègre une large part de la désinformation pseudo-écologiste, notamment sur le nucléaire et l’agriculture.

Elle tend à être particulièrement radicale, faisant fi des précautions prises par d’autres médias. Surtout, elle se rapproche de mouvements proches de la pseudo-écologie, comme l’anthroposophie et le mouvement antivaccins (antivaxx).

Une partialité revendiquée

Interrogé sur le sujet, Hervé Kempf a néanmoins défendu que sa ligne serait autant ou moins engagée que « des journaux comme The Economist, Les Échos, Le Figaro ou Le Monde, qui défendent explicitement, à des degrés divers, une ligne néolibérale et affirment la primauté de l’économie comme mode principal de l’activité sociale. Nous n’avons pas ce point de vue. Je ne suis donc pas plus engagé que les médias institués qui prétendent ne pas l’être, mais qui ont fait des choix idéologiques marqués. […] À partir de ça, nous menons une bagarre contre la vision du monde dirigée par l’économie, pour faire simple. » Ce passage est très intéressant à plusieurs niveaux:

  • D’une part, il y a une sorte d’inversion de valeurs: tout le monde serait partisan. Ce relativisme est un ressort fréquent des anticapitalistes et, plus largement, des économies de l’illusion (religions, antivaxx, etc.): « tout le monde est religieux dans un sens, non ? » « Nous avons notre vérité, ils ont la leur ». Cela lui permet de se disculper.
  • Il explicite ainsi son anticapitalisme, ce qu’on retrouve d’ailleurs à travers l’utilisation du terme « néolibéral », qui est un épouvantail ajouté en permanence par cet écosystème, sans qu’on comprenne vraiment ce dont il s’agit.
  • Il présente Le Monde comme extérieur à l’écosystème pseudo-écologiste: même lui serait néolibéral, même lui ferait partie du « camp du mal » … à cette époque (2016)

« Journalistes » notables

Les membres de la rédaction ayant eu un rôle individuel notable dans la pseudo-écologie sont:

  • Hervé Kempf, évidemment
  • Fabrice Nicolino

Un rôle clé dans la pseudo-écologie

Reporterre fait office de référence, d’étendard, de la pseudo-écologie. C’est un rôle crucial pour un secteur qui repose avant tout sur le partage d’un narratif commun.

Il apporte également une puissance commerciale, ayant une audience considérable. Cela lui a permis de publier plus d’une dizaine de livres en partenariat avec les prestigieuses Éditions du Seuil.


  • (2) Ecologie: les médias indépendants se plient en quatre, Libération, https://www.liberation.fr/economie/medias/ecologie-les-medias-independants-se-plient-en-quatre-20220730_ESV7IW56TZCYJNMKXI6HMICF6E/?redirected=1
  • (3) Hervé Kempf : « On redécouvre ce qu’est la politique », Ballast, https://www.revue-ballast.fr/herve-kempf/