L’uranium: pollution, dépendance et néocolonialisme

L’uranium et son extraction sont l’un des sujets centraux de la désinformation autour du fonctionnement des centrales nucléaires. Les pseudo-écologistes vont l’attaquer sur plusieurs angles. D’abord, ils vont accuser le combustible de représenter une dépendance, que n’auraient pas les EnR. Ensuite, ils vont attaquer la France sur ses fournisseurs: elle encouragerait des régimes autocratiques. Enfin, ils vont accuser l’extraction de l’uranium d’être particulièrement polluante.

Notez que, de manière générale, l’ensemble de ces arguties se heurtent à une question simple: « Dans ce cas, pourquoi avez-vous fait fermer Superphénix ? » Cette technologie permettait d’utiliser de l’uranium appauvri comme combustible, ce qui réduit de l’ordre d’un facteur 100 le besoin d’uranium et, surtout … on a déjà pour des centaines d’années d’uranium usagé pouvant être utilisé ainsi.

Offensives autour des fournisseurs d’uranium

Il y a régulièrement, des attaques plus ciblées utilisant telle ou telle actualité pour dénigrer le nucléaire sur l’approvisionnement de combustible. Elles ont historiquement surtout concerné le Niger ou le Mali, notamment autour de l’accusation de « néocolonialisme ». Depuis la guerre en Ukraine est aussi dénigré l’approvisionnement en Russie et, depuis la crise énergétique, celui dans d’autres pays, comme l’Ouzbekistan et le Kazakhstan.

Avant tout, rappelons le contexte de la production d’uranium dans le monde: en 2019, le Kazakhstan représentait 42% de la production, le Canada 13 %, l’Australie 12%, la Namibie 10%, le Niger et la Russie 6% et l’Ouzbékistan 5%. Globalement, l’uranium est peu cher et de nombreuses mines ne sont, en conséquence, pas exploitées. (ref à creuser)

  • https://twitter.com/VaeVix/status/1503698097507115010
  • https://twitter.com/JP_O/status/1496853886837346305
  • https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/developpement-durable-enfin-carte-mines-uranium-france-18130/
  • Discussion sur les fournisseurs: https://twitter.com/AStrochnis/status/1435211912451612673

La dépendance au combustible: uranium et uranium enrichi

Une accusation qui a récemment été importante est que l’uranium nous rendrait « dépendants ». Cet argument a été surtout développé comme contre-feu lorsque, avec la crise énergétique fin 2021 causée par la pénurie de gaz, les conséquences néfastes des préconisations des antinucléaires, la dépendance au gaz, se sont faites sentir. Cela permet de brouiller le débat pour un spectateur peu attentif: « ils s’accusent mutuellement de causer une dépendance énergétique ? Je ne comprends pas. »

La notion de dépendance

Le socle de cette désinformation est une présentation absurde de la notion de dépendance énergétique, comme d’un absolu: l’indépendance énergétique serait l’autarcie ou la possibilité de fonctionner en autarcie. C’est pourtant absurde: ce n’est le cas d’aucune énergie, sauf peut-être de l’hydraulique. Surtout, cette notion a une logique concrète : est-ce qu’un pays peut faire pression sur nous en utilisant ce levier, comme la Russie a pu faire pression sur l’Allemagne grâce au gaz ?

Cela permet une inversion complète: c’est l’expansion des EnR au détriment du nucléaire qui est aujourd’hui responsable de la crise énergétique, la conséquence directe du lobby antinucléaire depuis des dizaines d’années. Ils proposent dont à une crise une réponse qui est … ce qui l’a causée.

Pour aller plus loin:

  • SFEN, « Un pilier de la souveraineté énergétique », https://www.sfen.org/wp-content/uploads/2021/11/Fiche-Un_pilier_de_la_souverainete_energetique.pdf
  • Valérie Faudon: https://twitter.com/SFENorg/status/1505898054855106565

Le colonialisme du nucléaire

I

C’est dans ce contexte que la toxicité des mines d’uranium est exagérée.