Le complotisme est sans doute l’un des outils les plus courants dans la désinformation. En un mot, il consiste à imputer abusivement à un complot des événements. C’est souvent nécessaire pour faire tenir les narratif fictifs. Ainsi, la théorie de la Terre plate ne tient pas s’il n’y a pas un complot des autorités et de la NASA pour dissimuler la réalité au monde. De la même façon, les narratifs pseudo-écologistes ne tiennent pas s’il n’y a pas un complot malfaisant en face (agrochimie, nucléaire, etc.) qui fait délibérément obstacle à leurs efforts et détruit sciemment la planète.

Ce site mettant en évidence l’écosystème pseudo-écologiste, on pourrait se demander la différence entre leur démarche et la mienne. La différence la plus visible est la méthode : alors que le complotiste cherche des faits pour étayer sa théorie, qu’il va tenter de défendre mordicus par la suite, le chercheur analyse les faits et en déduit une théorie, qu’il tentera d’éprouver par la suite. Ainsi, en étudiant les Monsanto Papers, c’est en mettant en évidence des stratégies n’ayant pas pu être fortuites que je démontre l’intention des pseudo-écologistes de désinformer et je décris très précisément les interactions, les identités et les incitations de chacun. A l’inverse, les discours accusant le « lobby agrochimique » de tel ou tel maux ou le « lobby nucléaire » sont systématiquement très flous (ils auraient d’ailleurs bien du mal à les définir).

Condamner le complotisme ne veut pas dire être niais face aux complots (rq: ici il s’agit plutôt d’un écosystème d’intérêts convergents). D’ailleurs, les complotistes n’ont jamais révélé de complots et sont souvent très niais face aux complots (ex: beaucoup de ces croyants se font avoir par les entrepreneurs complotistes). Il n’y a pas de recette magique pour distinguer les deux, le complotisme prenant souvent, surtout s’il est « de gauche » les dehors de la recherche: il faut regarder au cas par cas et exercer son esprit critique. Le complotisme est un outil, qui est parfois utilisé de manière ponctuelle (ex: Fillon et le « cabinet noir » de Hollande) soit de manière structurelle (antivaxx, platistes, pseudo-écologie, etc.).

Les thèmes complotistes pseudo-écologistes

Le complotisme pseudo

Le lobby agro-industriel

Je détaille ce cas dans la partie sur l’agriculture : lobby agroindustriel ou agrochimique.

Le lobby nucléaire

Si l’accusation du « lobby agro industriel » réussi à se donner quelques apparences de sérieux, l’évocation du « lobby nucléaire » elle est simplement ridicule.

Mais ça passe …

Je détaille les évocations d’un lobby nucléaire dans une page dédiée.

Le complot des riches ?

La pseudo-écologie se teinte de plus en plus d’anticapitalisme. On retrouve donc de plus en plus l’idée d’une sorte de complot des riches pour continuer de polluer.

La logique du discours complotiste

Le discours complotiste ne vise en aucune façon à révéler quelque chose, mais à produire un effet. L’objectif est en général de gommer les absurdités de la désinformation: si on ne sait pas expliquer quelque chose, il suffit de dire qu’un « lobby » en est responsable. Il faut aussi être conscient de l’économie du complotisme du point de vue du récepteur: souvent, il veut croire.

Gommer les absurdités

Fourniture d’excuses

Ceux qui croient les discours complotistes sont souvent en demande de la possibilité de croire. Cela peut même ne pas viser le discours complotiste lui-même, mais un message sous-jacent, comme « les problèmes du monde sont imputables à un petit groupe de personnes; découvrir leur complot et le révéler devrait suffire à tout résoudre ».

Articles évoquant le complotisme