Le double langage ou « dog whistle » : une stratégie intelligente

Il est fréquent qu’un même discours s’adresse à deux personnes différentes. Les profanes entendront un discours plutôt neutre, alors que les initiés entendront une violente charge militante. C’est indispensable pour pouvoir dire impunément des choses condamnables.

C’est une pratique quasi-systématique chez les antisémites qui, pour contourner l’oppobre sur leur antisémitisme, le dissimulent derrière des termes, comme « sionistes » ou « dragons célestes » par exemple. On parle aussi de « Dog whistle » quand il s’agit de « rameuter les troupes ».

Un excellent exemple a été la tribune « Nous demandons justice pour l’environnement. » du Nouvel Obs le 22 mai 2024.

Pour les non-inités, le message est assez plan plan : il faudrait donner plus de moyens à la justice environnementale et améliorer la législation. Très bien, qui est contre ? Pourquoi d’ailleurs ne pas faire ça pour tous les secteurs juridiques ? Ce serait sacrément bien.

Pour les initiés, par contre, le message est différent : « Les lois sont conçues et appliquées de manière favorable à l’industriel. Le manque de moyen favorise les petits arrangements entre l’État et les industriels, qui vident les lois de leur contenu. En plus, regardez, même des magistrats font les lanceurs d’alerte. Il y a quelque chose de grave là-dessous. »

Ainsi, sans contenir de mensonges, la pétition arrive à désinformer subtilement avec le soutien de personnalités et d’organisations prestigieuses n’étant pas identifiées comme rattachées à la pseudo-écologie. Une belle opération de communication.