Cette page fait partie du corpus d’articles (annexe 1) utilisés pour écrire le livre Stéphane Foucart et les néonicotinoïdes.

Je relate ici les propos du journaliste dans « Les néonicotinoïdes sont là pour durer ».


Des chercheurs menés par Ségolène Humann-Guilleminot et Fabrice Helfenstein ont analysé plus de 700 échantillons de plantes et de sols sur 169 parcelles de 62 exploitations agricoles suisses. (Humann-Guilleminot et coll. 2019)

Sont contaminés par des NNI :

  • Toutes les parcelles conventionnelles
  • 93 % des parcelles BIO (qui sont bio depuis plus de 10 ans)
  • 80 % des « zones d’intérêt écologique »

Cette présence globale serait due à « l’usage généralisé des néonicotinoïdes, la présence de ces produits dans les nuages de poussière générés lors des semis, leur solubilité dans l’eau et leur stabilité dans les sols ». Ils représenteraient donc un « risque environnemental pour les terres adjacentes non traitées, sur des distances jusqu’ici inconnues, avec des conséquences sur des espèces non ciblées. »

[Foucart reprend un graphique montrant l’augmentation de charge toxique aiguë des insecticides de l’agriculture américaine, quasi exclusivement liée aux NNI, tiré d’une étude Plos One 2019, et celui sur la diminution de la masse d’insectes de 75 % observé en Allemagne par l’étude PLOS ONE de 2017 de Hallman et coll. 2017]

La seule exposition à l’un des NNI recherchés, la clothiandine, représenterait un risque létal pour 5,3 à 8,6 % des 84 espèces étudiées et un risque sublétal pour 31,6 à 41,2 % de ces organismes. Les concentrations seraient moindres dans les champs non traités, qui ne présenteraient un risque sublétal que pour 1,3 à 6,8 % des espèces considérées.

Ceci, sans même prendre en compte les potentiels effets cocktails.

[NdA : S. Foucart finit par une présentation de son livre « Et le monde devint silencieux »]