19. 9 novembre 2014 : Pourquoi le « GIEC de la biodiversité » est mal parti
Cette page fait partie du corpus d’articles (annexe 1) utilisés pour écrire le livre Stéphane Foucart et les néonicotinoïdes.
Je relate ici les propos du journaliste dans « Pourquoi le « GIEC de la biodiversité » est mal parti ».
Créé en avril 2012, l’IPBES (Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) aurait pour mission de synthétiser connaissances disponibles sur la biodiversité, sur les impacts de son érosion et sur les pistes d’action possibles pour la préserver. En somme, d’être à la biodiversité ce que le GIEC est à la lutte contre le réchauffement climatique.
Toutefois, il n’est pas certain qu’elle gagne un crédit comparable. En effet, l’un de ses premiers rapports portera sur le déclin des pollinisateurs et, dans le groupe de travail, il y a des scientifiques employés par Syngenta et Bayer. Ceux-là, n’ayant pas de crédit scientifique, ne seraient là que pour « représenter leurs employeurs ».
« Certes, les experts du privé sont en nombre très limité : deux sur un total de vingt et un dans deux des six groupes de travail. Quant aux autres experts, ce sont des universitaires ou des scientifiques d’organismes de recherche publics. Mais cela n’exclut pas d’autres conflits d’intérêts, par le biais de financements, de liens tissés entre leurs institutions et l’industrie agrochimique, de rémunérations comme consultant, etc. À l’IPBES, on assure que chacun a dû remettre une déclaration détaillant ce type de liens avec les industriels. C’est heureux. Mais, hélas, ces documents ne sont pas publics… »
Le soupçon serait d’autant plus permis que Simon Potts est coprésident du comité de l’IPBES. Il avait célébré le moratoire sur les 3 NNI en 2013 et affirmé que « Le poids des preuves données par les chercheurs indique clairement que nous avons besoin de supprimer progressivement les néonicotinoïdes. » Or, il avait affirmé le contraire 6 mois plus tard, jugeant qu’il n’y avait « actuellement pas de consensus sur leurs impacts létaux et sublétaux [sur les pollinisateurs] dans l’environnement. »
Ce revirement interroge S. Foucart, qui relève également qu’en mai 2014 ce chercheur signa une étude sur les NNI qui plut beaucoup aux industriels. Dans cette étude, « ni le financement de l’étude ni les conflits d’intérêts éventuels de ses auteurs n’étaient spécifiés… »
Cela laisse douter de l’impartialité de l’organisation.