3. 23 septembre 2012 : « Le chercheur, l’agrochimiste et les abeilles »

Cette page fait partie du corpus d’articles (annexe 1) utilisés pour écrire le livre Stéphane Foucart et les néonicotinoïdes.

Je relate ici les propos du journaliste dans « Le chercheur, l’agrochimiste et les abeilles« .


Des chercheurs français menés par Mickaël Henry avaient observé, dans une étude publiée par Sciences (Henry et coll. 2012), que des abeilles exposées à de faibles doses de Cruiser (NNI : thiamétoxam) avaient tendance à ne pas retrouver leur ruche. Ils avaient estimé qu’une colonie non exposée à l’insecticide étudié, le thiamétoxam, grandit de 11 % par mois en période de floraison du colza. Cette estimation serait cohérente avec « quatre années de suivi de plus de 200 colonies ».

La revue Science a publié un « commentaire technique » de chercheurs britanniques contestant ce taux de 11 %. Selon eux, il s’agirait de 40 %. Ce taux viendrait « D’observations menées dans les années 1980, sur seulement trois ruches, et hors du contexte de la culture de colza étudiée par les chercheurs français… »

Le premier auteur du commentaire serait James Cresswell. Or, son laboratoire, l’université d’Exeter, serait « soutenu par… l’agrochimiste Syngenta, propriétaire du Cruiser. » En effet, le 8 août cette entreprise finançait un poste de chercheur dont la mission serait « d’assister le Dr James Cresswell dans ses recherches ». C’est également à cette date que le commentaire technique de M.Cresswell aurait été accepté pour publication.