Cette page fait partie du corpus d’articles (annexe 1) utilisés pour écrire le livre Stéphane Foucart et les néonicotinoïdes.

Je relate ici les propos du journaliste dans « Tout comprendre aux pesticides néonicotinoïdes ».


Le 10 mai était proposée l’interdiction des NNI, dans le cadre de la loi sur la biodiversité. Dans ce contexte, S. Foucart propose une synthèse sur le sujet.

Il rappelle la distinction entre les 3 grands types de pesticides : insecticides, fongicides et herbicides. Parmi les insecticides, la famille des NNI est composée de 7 molécules représentant environ 40 % du marché mondial des insecticides agricoles : imidaclopride, le thiaméthoxame, la clothianidine, le dinotéfurane, l’acétamipride, le nitenpyrame et le thiaclopride.

Leur particularité serait leur mode d’application principal : l’enrobage de semence. Cela en ferait des insecticides « systémiques », le toxique circulant dans toute la plante. Il y aurait un consensus scientifique sur l’effet délétère des NNI sur les pollinisateurs sauvages, notamment parce qu’ils sont capables d’agir à des doses très faibles sur le système nerveux des insectes en général et les abeilles en particulier. Ils peuvent avoir des effets neurotoxiques mettant en danger les ruches même à des doses sublétales.

Les NNI seraient d’autant plus dangereux qu’une étude a montré « que les abeilles butinent préférentiellement les plantes contaminées plutôt que celles qui ne le sont pas ».

Leur utilisation polluerait de vastes étendues : 90 % du produit ne serait pas utilisé par la plante et resterait « donc dans les sols et y persiste généralement jusqu’à plusieurs années ». Étant solubles dans l’eau, les molécules pourraient aussi être transportées et imprégner l’environnement alentour.

Une revue de littérature estimerait que leur usage fragilise ainsi l’ensemble des « écosystèmes en touchant les invertébrés du sol, la microfaune des cours d’eau, les batraciens… » Les NNI seraient également l’une des causes de la diminution de 50 % en 30 ans des populations d’oiseaux des champs en Europe.

3 des 7 NNI ont déjà vu leurs usages restreints par l’UE depuis fin 2013. S. Foucart finit en questionnant : « Mais les autres usages sont toujours autorisés et quatre autres substances néonicotinoïdes sont toujours utilisées sans restrictions. Jusqu’à quand ? »