Cette page fait partie du corpus d’articles (annexe 1) utilisés pour écrire le livre Stéphane Foucart et les néonicotinoïdes.

Je relate ici les propos du journaliste dans « Déclin des abeilles : les mots qui fâchent ».


L’étude Epilobee publiée le 7 avril par la Commission européenne n’aurait pas abordé la question des pesticides, alors même que des travaux montrent les effets délétères de pesticides. Le commentaire de S. Foucart est difficile à synthétiser :

Nous sommes donc dans le cadre d’un exercice assez étrange, qui met le discours et la pratiquescientiíques au service de contingences extérieures à la science. Il faut chercher, mais dans la« bonne » direction. Il faut trouver, mais pas trop. Pour, surtout, éviter toute découverte indésirable.

Les architectes de l’étude arguent du coût qu’il y aurait eu à prélever des échantillons dans toutes lesruches visitées. C’est de bonne guerre. Mais lisons les trente pages du rapport rendu public : le mot «pesticide » n’y ígure pas. Le mot « insecticide » non plus, pas même une litote aussi bénigne que «produit phytosanitaire ».

On cherche, en vain, les mots « agriculture », « pratiques agricoles »… On se frotte les yeux. C’est unpeu comme si une étude épidémiologique sur les causes du cancer du poumon avait non seulementomis de questionner les participants sur leur consommation de tabac mais que, de surcroît, les mots« cigarette » ou « tabagisme » aient été exclus de son compte rendu.