Cette page fait partie du corpus d’articles (annexe 1) utilisés pour écrire le livre Stéphane Foucart et les néonicotinoïdes.

Je relate ici les propos du journaliste dans « Les apiculteurs dénoncent l’autorisation d’un nouveau néonicotinoïde en France ».


La récolte de miel aurait été catastrophique, atteignant un tonnage 3 fois inférieur à celui des années 90. L’UNAF dénonce l’AMM du sulfoxaflor. Cet insecticide agirait comme les NNI et serait un NNI non classé comme tel.

« C’est honteux, scandaleux, pitoyable et irresponsable vis-à-vis des Générations futures, s’étrangle Gilles Lanio, le président de l’UNAF. Je n’en reviens toujours pas ! »

Cette molécule a été autorisée en 2015, malgré des informations manquantes et n’excluant pas « un risque élevé pour les abeilles ». Selon le porte-parole de l’entreprise la commercialisant, il n’est pas un NNI et, « autorisé dans quarante-trois pays, est utilisé sur des millions d’hectares et aucun impact négatif sur les abeilles ou les pollinisateurs n’a été signalé. »

L’ANSES a autorisé deux produits à base de sulfoxaflor en septembre. L’UNAF dénonce des autorisations faites en catimini et traduisant un double discours : « On autorise un produit à la légère et après on tergiverse avant de le retirer, au bout de quinze ans. » Même le ministère de l’Écologie de N. Hulot n’aurait pas été prévenu. Les NNI traiteraient 6 des 28 millions d’hectares de terres arables en France. Or ils sont extrêmement toxiques pour les insectes et peuvent persister dans les sols plusieurs années : 3 ans pour la clothianidine et 10 ans pour l’imidaclopride.

Les agriculteurs n’auraient même pas le choix : « il leur est devenu bien difficile de se procurer des semences qui ne soient pas enrobées de pesticides – dont ils ne connaissent pas forcément la teneur. Aujourd’hui, les coopératives, auxquelles trois quarts d’entre eux adhèrent, vendent 70 % des semences présentées comme de véritables « garanties tous risques » et leur dictent leur façon de procéder. « Les agriculteurs dépendent des coopératives et les coopératives dépendent des pesticides », résume-t-on à l’UNAF. » Le déclin des abeilles ne finirait pas de s’aggraver.

Une autre menace porterait sur l’apiculture : l’explosion de « miels » en provenance de Chine contenant une large part de sirops sucrés. L’UNAF demande que l’étiquetage indique l’origine des miels importés.