35. 18 octobre 2017 : En trente ans, près de 80 % des insectes auraient disparu en Europe
Cette page fait partie du corpus d’articles (annexe 1) utilisés pour écrire le livre Stéphane Foucart et les néonicotinoïdes.
Je relate ici les propos du journaliste dans « En trente ans, près de 80 % des insectes auraient disparu en Europe ».
Rappel de l’étude publiée par Plos One sur la diminution de la masse d’insectes de 80 % entre 1989 et 2013 sur un site en Allemagne (Hallman et coll. 2017) (cf article (30)).
« « Nos résultats documentent un déclin dramatique des insectes volants, de 76 % en moyenne et jusqu’à 82 % au milieu de l’été, dans les aires protégées allemandes, en seulement vingt-sept ans, écrivent Caspar Hallmann (université Radboud, Pays-Bas) et ses coauteurs. Cela excède considérablement le déclin quantitatif, estimé à 58 %, des vertébrés sauvages depuis 1970. »
Le facteur majeur permettant d’expliquer un effondrement aussi rapide, avancent les auteurs, est l’intensification des pratiques agricoles (recours accru aux pesticides, aux engrais de synthèse, etc.). »
Les auteurs auraient également fait un « gros travail statistique » pour isoler les causes possibles de ce déclin. Ils concluraient que, 94 % des aires protégées mesurées se trouvant dans des zones agricoles, l’intensification agricole serait le coupable le plus probable. Les traitements, notamment ceux par NNI, auraient d’ailleurs, comme l’a montré l’étude sur le miel que nous avons déjà vue (34), une capacité à contaminer les insectes sur des zones étendues.
Ces mesures ne concerneraient que l’Allemagne, mais aussi, selon Dave Goulson (lui-même coauteur de l’étude) la France et le Royaume-Uni ayant des systèmes agricoles semblables. Plus largement, cela pourrait être « représentatif d’une situation bien plus large », auquel cas nous serions « face à une catastrophe écologique imminente. »
En France, « de telles données n’ont pas fait l’objet de publication récente ». Toutefois, il y a un suivi régulier sur une zone de recherche dans les Deux-Sèvres où des faits comparables auraient été observés. Vincent Bretagnolle, travaillant sur cette zone, aurait observé que le nombre de Poecilus cupreus, un carabe abondant dans les milieux agricoles représentant 70 % des individus (carabes ?) capturés dans la zone, aurait été réduit de 85 % en vingt-trois ans.