Cette page fait partie du corpus d’articles (annexe 1) utilisés pour écrire le livre Stéphane Foucart et les néonicotinoïdes.

Je relate ici les propos du journaliste dans « Néonicotinoïdes : la réautorisation annoncée de ces insecticides neurotoxiques sur la betterave ravive la polémique ».


[Cet article est assez difficile à synthétiser, l’auteur utilisant beaucoup sa technique de l’apposition.]

Le projet de loi permettant des dérogations à l’interdiction des NNI devrait être présenté le lendemain de l’article, le 3 septembre. Divulgué le 1er septembre, le texte susciterait « une vive opposition des organisations non gouvernementales (ONG) et des milieux écologistes. » Il y aurait un doute sur le fait que le texte, ne désignant pas textuellement la betterave, puisse bénéficier à d’autres cultures, comme le maïs. Selon le ministère de l’Agriculture, cela ne serait justifié par des considérations juridiques. Il souligne également que l’interdiction met en danger non seulement les betteraviers, mais aussi les filières en aval, ce qui représente au total 40 000 emplois. Il a également promis d’attribuer 5 millions d’euros à la recherche d’alternatives.

En face, Sandrine Bélier, directrice de l’ONG Humanité et Biodiversité, questionne pourquoi ces sommes n’avaient pas été allouées avant et demande qu’il y ait une obligation de résultat. Selon Delphine Batho :

« le secteur betteravier a eu plusieurs années pour s’adapter et trouver des alternatives, mais il n’a rien fait, car il a toujours vécu avec la perspective de parvenir à contourner l’interdiction des néonics : depuis 2016, ce sont systématiquement les mêmes arguments qui sont mis en avant pour réintroduire ces substances ».

Selon l’EFSA (selon S. Foucart), tous les usages de NNI présenteraient un risque pour les pollinisateurs. Dans le cas de la betterave, ce serait la contamination des sols, qui affecterait les cultures, potentiellement mellifères, ultérieures. Au-delà de l’effet sur les abeilles, des centaines d’études publiées ces dernières années montreraient, au-delà du doute raisonnable, que les NNI ont des effets négatifs sur de nombreux types d’organismes : arthropodes, oiseaux, organismes aquatiques, etc.

Delphine Batho conclut :

« Ce projet de loi est fondé sur une forme d’obscurantisme, juge Mme Batho. Il ignore les données scientifiques disponibles et passe en particulier sous silence le phénomène de disparition des insectes auquel nous assistons. »

L’article finit sur un encart présentant une étude publiée dans Nature Stainability (Li, Miao and Khanna 2020) montrant un lien étroit entre l’utilisation des NNI et l’effondrement des oiseaux nicheurs.