Cette page fait partie du corpus d’articles (annexe 1) utilisés pour écrire le livre Stéphane Foucart et les néonicotinoïdes.
Je relate ici les propos du journaliste dans « Avec ou sans floraison, les néonicotinoïdes représentent des risques pour les pollinisateurs ».
Les producteurs de maïs souhaiteraient également pouvoir déroger à l’interdiction des NNI. Le succès des betteraviers dans l’obtention de cette dérogation reposerait sur l’argument selon lequel la betterave à sucre serait récoltée avant floraison. « Mis en circulation par les milieux de l’agro-industrie et repris par le ministère de l’Agriculture dans sa communication, cet argument a été largement repris sur les réseaux sociaux par des élus et des responsables politiques. »
Pourtant, de nombreux travaux scientifiques, repris par l’EFSA dans son expertise de 2018, auraient montré que les NNI représentaient un risque élevé pour les pollinisateurs, même sans pollinisation. Ils seraient touchés
- à travers la guttation (Girolami et coll. 2009) ;
- par les poussières libérées lors des semis (Greatti et coll. 2003) ;
- par les NNI qui resteraient dans le sol, pouvant représenter de 80 à 98 % de la dose (Sur et Stork, 2003).
S. Foucart rappelle également l’étude objet de l’article du 27 novembre 2019 (60), observant que « des colzas non traités, poussant sur des parcelles exemptes de néonics depuis cinq ans, pouvaient être imprégnés par ces produits. Et ce, à des niveaux présentant des risques pour les pollinisateurs. » Il rappelle également l’étude portant sur 169 parcelles en Suisse, ayant fait l’objet de l’article du 27 août 2019 (55). (Humann-Guilleminot et coll. 2019) Enfin, il rappelle que les NNI sont toxiques à des doses infimes : 60 g d’imidaclopride par hectare sur 423 000 hectares de betteraves, représenterait 25 tonnes de produits, soit suffisamment pour tuer 3 millions de milliards d’abeilles.