Cette page fait partie du corpus d’articles (annexe 1) utilisés pour écrire le livre Stéphane Foucart et les néonicotinoïdes.

Je relate ici les propos du journaliste dans « Les oiseaux disparaissent des campagnes françaises à une « vitesse vertigineuse » ».


Le MNHN et le CNRS ont publié le 20 mars les résultats de 2 réseaux de suivi des oiseaux. Ils évoquent un phénomène de « disparition massive », « proche de la catastrophe écologique » :

« Les oiseaux des campagnes françaises disparaissent à une vitesse vertigineuse […]. En moyenne, leurs populations se sont réduites d’un tiers en quinze ans. »

Les deux réseaux de surveillance ont des méthodologies différentes :

  • Le réseau du MNHN (programme STOC, pour « Suivi temporel des oiseaux communs ») rassemble les observations d’ornithologues.
  • Le réseau du CNRS a mobilisé 160 points de mesures de 10 hectares suivis depuis 1994 dans la zone « CNRS Plaine et val de Sèvre » dans 450 km² de terres agricoles.

Dans cette dernière, Vincent Bretagnolle explique que la perdrix, ayant décliné de 80 à 90 % et les derniers spécimens rencontrés étant « issus des lâchers d’automne, organisés par les chasseurs », elle était « désormais virtuellement éteinte ».

Ce déclin s’accélérerait à la fin des années 2000, mais le lien avec l’augmentation du recours à certains NNI ne serait que corrélatif.

Foucart rappelle l’étude conduite par Caspar Hallman et publiée dans PloS One en 2017 (Hallman et coll. 2017) observant que, depuis le début des années 90, « le nombre d’insectes volants a décliné de 75 % à 80 % sur le territoire allemand. » Cette disparition impacterait évidemment les oiseaux, même granivores, qui seraient insectivores au début de leur vie, comme le souligne Christian Pacteau de la LPO.

Le coordinateur du réseau STOC, Frédéric Jiguet, rajoute :

« Que les oiseaux se portent mal indique que c’est l’ensemble de la chaîne trophique [chaîne alimentaire] qui se porte mal. Et cela inclut la microfaune des sols, c’est-à-dire ce qui les rend vivants et permet les activités agricoles. »

Pour changer cela, il faudrait changer de modèle agricole selon Vincent Bretagnolle.