Cette page fait partie du corpus d’articles (annexe 1) utilisés pour écrire le livre Stéphane Foucart et les néonicotinoïdes.

Je relate ici les propos du journaliste dans « L’Europe et les abeilles ».


Malgré les alertes réitérées sur le déclin de la biodiversité, réitérées dans un rapport de l’IPBES du 6 mai, les États membres de l’UE ne parviennent pas à s’accorder sur de nouvelles procédures d’homologation des pesticides. Pourtant, les failles des méthodes actuelles sont connues depuis le début des années 2000 et l’EFSA les détaille dans un rapport long de 250 pages publié en 2013. (Boesten et coll. 2012)

Foucart rappelle quelques-unes desdites failles.

L’EFSA a produit un « document guide » décrivant de nouvelles procédures d’homologation. Néanmoins, malgré 27 modifications, le texte n’a pas été accepté. Le 8 mai, la Commission a demandé à l’agence sanitaire de « reprendre les parties sensibles » dudit document. L’agence devrait rendre sa copie en 2021.

Le blocage des États membres serait d’autant plus incompréhensible que la catastrophe ne serait pas à venir, mais déjà là. En témoignerait ainsi l’étude publiée en 2017 observant que « la biomasse d’insectes volants s’est réduite de plus de 75 % outre-Rhin et vraisemblablement dans l’ensemble des paysages européens dominés par les activités humaines ». (Hallman et coll. 2017)

Il serait d’autant plus difficile à comprendre que les règles européennes ne permettent pas de connaître le détail des discussions ou l’identité des États responsables du blocage. S. Foucart conclut :

« en définitive, tout l’opprobre se reporte sur les institutions de l’Union, et participe à un désamour qui pourrait se voir, ce dimanche, dans les urnes. »