Cette page fait partie du corpus d’articles (annexe 1) utilisés pour écrire le livre Stéphane Foucart et les néonicotinoïdes.

Je relate ici les propos du journaliste dans « Abeilles et pesticides : les ONG s’alarment d’un affaiblissement de la réglementation européenne ».


Le 23 septembre, l’EFSA aurait présenté à des « associations représentant la société civile » l’avancement de la réforme de « l’évaluation des risques que présentent les pesticides pour les butineuses. » Ces ONG s’en seraient alarmées, Générations futures allant jusqu’à qualifier les changements de « catastrophiques ». Barbara Berardi de l’association Pollinis dénoncerait que « Les États membres et la Commission européenne sont en train de revoir à la baisse les niveaux de protection prévus par le “document-guide” qu’avait préparé l’EFSA en 2013 ».

Les industriels de l’agrochimie estimant que ce cahier des charges conduirait à exclure « près de 80 % des substances déjà sur le marché », l’exécutif européen aurait demandé à l’EFSA en juillet 2019 de réviser son document-guide.

Le schéma adopté par les États membres serait l’un des moins protecteurs de ceux présentés par l’EFSA. Il consisterait à « considérer comme acceptable une réduction de la taille d’une colonie d’abeilles exposée à un pesticide, si cette réduction demeure comprise dans une « fourchette de variabilité naturelle ». » Celle-ci serait calculée grâce à un algorithme, « Beehave », codéveloppé par Syngenta. Or, une pollution « de fond » affectant déjà la mortalité des ruches, cela sous-estimerait la toxicité des pesticides.

Barbara Berardi souligne aussi que cette logique ne serait pas applicable aux pollinisateurs sauvages, pour lesquels les méthodes d’évaluation des risques resteraient floues. L’opacité du processus serait aussi un problème. Ainsi, selon l’eurodéputé Pascal Canfin :

« il est inacceptable que ce type de décision soit encore prise dans le plus grand secret d’un comité où l’on ne connaît même pas les positions défendues par les États »