Cette page fait partie du corpus d’articles (annexe 1) utilisés pour écrire le livre Stéphane Foucart et les néonicotinoïdes.

Je relate ici les propos du journaliste dans « Les pesticides néonicotinoïdes continuent à menacer les abeilles, même lorsqu’ils ne sont plus utilisés ».


Cet article porte sur une étude publiée le 28 novembre 2019 dans la revue Science of the Total Environment par des chercheurs conduits par Dimitry Wintermantel et Vincent Bretagnolle, tous deux chercheurs au Centre d’études biologiques de Chizé. (Wintermantel et coll. 2019) Ces derniers ont analysé du nectar et du pollen prélevés sur 300 parcelles de colza réparties sur la zone atelier Plaine et Val de Sèvre. Des échantillons ont été prélevés sur ces champs entre 2014 et 2018, soit après le moratoire de 2013.

Malgré ce dernier, il n’y aurait « aucune tendance à la baisse ». Les chercheurs trouveraient des traces de NNI dans 43 % des échantillons de colza analysés. On retrouverait de l’imidaclopride dans 70 % des parcelles en 2014, 5 % en 2015, 90 % en 2016, 30 % en 2017, pour remonter à 55 % en 2018. La très grande majorité des traces seraient inférieures à 1 partie par milliard. Toutefois, en 2 occasions en 2016, les chercheurs auraient trouvé 45 parties par billion d’imidaclopride dans les échantillons testés, ce qui serait « cinq fois la concentration de produit attendue dans le nectar ou le pollen de colzas traités. »

Les chercheurs ont estimé, à partir d’un modèle « conservateur », celui de l’EFSA, que 12 % des parcelles étaient assez contaminées pour tuer 50 % des abeilles domestiques s’y aventurant, ce taux montant à 20 % pour les bourdons et 10 % pour les abeilles solitaires.

Selon eux, ce pourrait être lié aux pluies, les contaminations étant plus importantes les années pluvieuses et les NNI étant solubles dans l’eau. Le journaliste rappelle une étude publiée dans Journal of Applied Ecology en mars étudiant la contamination des NNI en Suisse et trouvant des NNI dans 93 % des échantillons prélevés sur des fermes bio et 80 % dans des zones d’intérêt écologique. Il rappelle également l’impact estimé sur les 72 espèces d’invertébrés étudiées.