61. 9 juillet 2020 : Sauvegarde des pollinisateurs : l’échec de la Commission européenne

Cette page fait partie du corpus d’articles (annexe 1) utilisés pour écrire le livre Stéphane Foucart et les néonicotinoïdes.

Je relate ici les propos du journaliste dans « Sauvegarde des pollinisateurs : l’échec de la Commission européenne ».


La Cour des Comptes Européenne aurait rendu un rapport le 9 juillet jugeant que les mesures de protection des pollinisateurs sauvages de la Commission européenne n’ont « pas porté ses fruits ». Dans son rapport, la Cour rappellerait l’importance (estimée à 15Md€) des pollinisateurs sauvages pour la production agricole et que leur déclin serait le fait « de la menace croissante que constitue l’activité humaine […], en particulier la conversion à l’agriculture intensive, ainsi que l’utilisation de pesticides et d’engrais. »

Une étude publiée par Nature en octobre 2019 observerait une chute de 67 % entre 2008 et 2017 du poids des arthropodes capturés sur un échantillon de 150 prairies allemandes, de 78 % de leur nombre et de 34 % de leur diversité. La Cour a critiqué la « Stratégie européenne pour la biodiversité 2011-2020 et l’Initiative européenne pour les pollinisateurs, adoptée en juin 2018. » La première aurait eu des indicateurs que très lacunaires ou inexistants et la seconde n’aurait eu aucun résultat probant faute de moyens et de suivi.

Elle a également critiqué l’insuffisance de l’interdiction des 3 principaux NNI en 2013 et 2018. D’une part « les agriculteurs ont recouru davantage au thiaclopride » et d’autre part beaucoup d’États membres ont prévu des dérogations. Elle a également repris les critiques sur les lacunes de l’évaluation des risques de pesticides. Un rapport préliminaire de l’EFSA sur le sujet, du 22 juin, envisagerait 4 approches pour réformer l’évaluation des risques, trois consistant à « revoir à la baisse les niveaux de protection ». Le sujet serait mis à l’ordre du jour d’un comité d’experts européens devant se tenir les 16 et 17 juillet.

M.Dermine de PAN-Europe réagit en notant que trente ans après « l’affaire des néonicotinoïdes », les « États membres continuent de rechigner à améliorer les critères d’autorisation des pesticides et, une nouvelle fois en réunion secrète, vont se concerter pour rendre la protection des pollinisateurs caduque. »