Cette page fait partie du corpus d’articles (annexe 1) utilisés pour écrire le livre Stéphane Foucart et les néonicotinoïdes.

Je relate ici les propos du journaliste dans « Sauvegarde des pollinisateurs : l’échec de la Commission européenne ».


La Cour des Comptes Européenne aurait rendu un rapport le 9 juillet jugeant que les mesures de protection des pollinisateurs sauvages de la Commission européenne n’ont « pas porté ses fruits ». Dans son rapport, la Cour rappellerait l’importance (estimée à 15Md€) des pollinisateurs sauvages pour la production agricole et que leur déclin serait le fait « de la menace croissante que constitue l’activité humaine […], en particulier la conversion à l’agriculture intensive, ainsi que l’utilisation de pesticides et d’engrais. »

Une étude publiée par Nature en octobre 2019 observerait une chute de 67 % entre 2008 et 2017 du poids des arthropodes capturés sur un échantillon de 150 prairies allemandes, de 78 % de leur nombre et de 34 % de leur diversité. La Cour a critiqué la « Stratégie européenne pour la biodiversité 2011-2020 et l’Initiative européenne pour les pollinisateurs, adoptée en juin 2018. » La première aurait eu des indicateurs que très lacunaires ou inexistants et la seconde n’aurait eu aucun résultat probant faute de moyens et de suivi.

Elle a également critiqué l’insuffisance de l’interdiction des 3 principaux NNI en 2013 et 2018. D’une part « les agriculteurs ont recouru davantage au thiaclopride » et d’autre part beaucoup d’États membres ont prévu des dérogations. Elle a également repris les critiques sur les lacunes de l’évaluation des risques de pesticides. Un rapport préliminaire de l’EFSA sur le sujet, du 22 juin, envisagerait 4 approches pour réformer l’évaluation des risques, trois consistant à « revoir à la baisse les niveaux de protection ». Le sujet serait mis à l’ordre du jour d’un comité d’experts européens devant se tenir les 16 et 17 juillet.

M.Dermine de PAN-Europe réagit en notant que trente ans après « l’affaire des néonicotinoïdes », les « États membres continuent de rechigner à améliorer les critères d’autorisation des pesticides et, une nouvelle fois en réunion secrète, vont se concerter pour rendre la protection des pollinisateurs caduque. »