Cette page fait partie du corpus d’articles (annexe 1) utilisés pour écrire le livre Stéphane Foucart et les néonicotinoïdes.

Je relate ici les propos du journaliste dans « Insecticides : les bourdons perdent le nord, même à très faible dose ».


Des chercheurs conduits par Dave Goulson (Feltham et coll. 2014) ont étudié 6 colonies de bourdons de taille initialement identique. L’étude était en deux temps :

  • Pendant 2 semaines, les « colonies étaient nourries en laboratoire avec une solution sucrée et du pollen ». Pour 3 des 6 colonies, 7 ou 6 parties par milliard d’imidaclopride étaient ajoutées respectivement au sucre et au pollen. Ces taux seraient « comparables à ce que les pollinisateurs rencontrent dans la nature, lorsque les semences ont été traitées par l’insecticide. »
  • Les bourdons étaient ensuite tracés avec une petite puce RFID et placés dans la nature. Les bourdons ayant subi le traitement à l’ imidaclopride réussissaient aussi bien à butiner, mais ne rapportaient du pollen que dans 40 % de leurs voyages, contre 63 % pour les bourdons témoins. Ceux qui réussissaient avaient, de plus, une efficacité horaire réduite de 31 % par rapport au groupe témoin.

Au total, la quantité de pollen collectée était 57 % inférieure pour les bourdons traités. Ces effets étaient présents même un mois après la fin de l’exposition au produit.

D’autres études auraient montré des effets négatifs de NNI sur le bourdon. Ainsi l’étude conduite par Penelope Whitehorn et publiée par Science en 2012 (Whitehon et coll. 2012). montrant que « les colonies exposées à des doses très faibles d’imidaclopride produisaient en moyenne 85 % de reines en moins que les autres. »