La prétention au désintérêt : une constante de l’économie du militantisme

C’est une des constantes de l’économie du militantisme : l’action des militants serait « désintéressée ». Idem des journeaux, des politiciens, etc. : ils paieraient de leur personne pour porter leurs revendications. Nous avons pourtant vu qu’il y a des

Les discours revendiquant le désintérêt

Le pitch de vente de Reporterre, dont la partie intéressante est reproduite ci-contre, est exemplaire à ce niveau. Si on l’écoute, cette organisation ne rapporterait rien à personne et ne serait possédée par aucun « milliardaire », ce qui la rendrait parfaitement libre.

Or, Hervé Kempf, le directeur du journal, a exprimé à de multiples reprises son activisme anticapitaliste le plus virulant et est une des figures de la pseudo-écologie.

Nous savons aujourd’hui que l’urgence écologique n’a pas besoin de presse  : elle a besoin d’une presse indépendante de toute pression économique.

Chez Reporterre, nous faisons le choix depuis 11 ans d’un journalisme en accès libre et sans publicité.

Notre structure à but non lucratif, sans actionnaire ni propriétaire milliardaire, nous permet d’enquêter librement. Personne ne modifie ce que nous publions.

Il va présenter son mode de gestion, « à but non lucratif » (il est effectivement géré par une association) comme une garantie, alors que c’est un mode de fonctionnement opaque qui est idéal pour dissimuler la structure de décision d’une organisation. Je n’ai d’ailleurs rien trouvé sur son fonctionnement.

Ainsi, le fait qu’il s’agisse d’un organe de propagande embauchant 15 journalistes en CDI est dissimulé derrière la diabolisation d’une presse possédée par des milliardaires (on retrouve la diabolisation du capitalisme au passage). Notons d’ailleurs que l’association avait près de 2M€ de disponibilités en 2022 et un bénéfice de 253 500€ pour un chiffre d’affaires de 1,72M€. C’est lucratif le désintérêt …

Les rétributions autorisées

Une contrainte relative

L’étude Séralini donne un éclairage assez extraordinaire sur la portée de cette contrainte. En effet, le Gilles-Eric Séralini a organisé la publication de son étude comme une opération de communication, avec un livre et un film, ce dernier sortant à peine 9 jours après la diffusion dans la presse ! Pire (oui c’est possible): elle avait été financée à travers un montage financier pour dissimuler l’origine des fonds, notamment Carrefour et Auchan !

Pourtant, à ma connaissance cela n’a jamais été relevé par la presse pseudo-écologiste.

Il semble que ce thème du désintérêt ne soit qu’un élément de langage.