« Le peuple », nucléaire, Jean Luc Mélenchon (23/05/2024)

Jean Luc Mélenchon nous a donné une autre illustration de ses tendances autoritaristes.

Le « peuple populaire »

« Vous ne pouvez pas gagner en France sans le peuple populaire. Et le peuple populaire, il s’entend avec personne s’il y trouve pas son compte. Si vous ne lui dites pas la retraite à 60 ans qu’il mérite, vous pouvez aller vous faire voir.

Parce que vous l’avez déjà signé une fois avec nous, et ensuite vous vous en allez.

Si vous ne voulez pas dire au peuple français que le nucléaire étant devenu dangereux, il faut qu’on passe à autre chose et que le plus vite sera le mieux, alors vous ne pourrez pas vous entendre avec nous.

Si vous voulez maintenir le marché électricité, vous ne pourrez pas vous entendre avec nous.

C’est récurrent chez Mélenchon, cette invention du « peuple ». Attention, pas celui qui lui fait perdre les élections constamment depuis 50 ans, mais le « vrai » peuple, celui qu’il imagine, celui qu’il courtise, celui qui vote pour lui ou peut voter pour lui.

Ici il parle de « peuple populaire », pour qu’on fasse bien la distinction. Cette mécanique est utile à plusieurs niveaux :

  • Elle valorise le « peuple populaire », qui serait, au fond, le seul qui doive être écouté, et encourage les gens à s’y identifier.
  • Elle permet de définir ce « peuple populaire » : il est pour la retraite à 60 ans, contre le nucléaire, contre le « marché de l’énergie » (quoi que cela puisse vouloir dire), etc.
  • Elle pose l’orateur comme celui qui sait ce qu’est le « peuple populaire » et sait le définir.

Cela s’inscrit dans sa rhétorique antidémocratique et putschiste : l’implicite est que les institutions actuelles ne seraient pas légitimes pour le « vrai » peuple.

Désinformations

Il passe à la volée un gros mensonge: le nucléaire serait dangereux.

C’est sa désinformation classique par élément de langage.

Isoler sa cible, exploiter la diabolisation

La fin de ce court extrait vise à « conclure la vente » et illustre toute l’importance de la diabolisation dans le discours pseudo-écologiste (et populiste en général) : il faut isoler la cible.

Parce que le serment que nous vous faisons à vous, le peuple populaire qui êtes dans cette salle, et c’est à Marseille que je viens le dire, cette parole que nous prenons devant vous, nous ne la trahirons pas. Comme nous ne l’avons pas trahi en tenant bon sur tous les sujets que vous nous aviez confiés jusqu’à présent. Alors, si vous voulez un autre podium. Si vous voulez ni d’un macronisme face à Le Pen, ni d’un Glucksmann, parti socialiste, face à Le Pen, et que vous voulez … qu’est-ce qu’il vous reste à vouloir ? Les insoumis ! Non mais s’il y avait autre chose, on parlerait. Il y a pas !

Ils consacrent des efforts considérables à diaboliser toutes les autres options pour se présenter comme alternative unique.