Il s’agit d’une partie du livre « Stéphane Foucart et les néonicotinoïdes. Le Monde et la désinformation 1 » dans laquelle nous montrons que le journaliste désinforme (= écrit des choses fausses ou induisant en erreur) très largement sur le sujet étudié. Plus précisément, nous montrons que sa présentation de l’interdiction des NNI sur betteraves comme d’une évidence est très trompeuse.


S. Foucart rappelle implicitement ou explicitement le consensus inventé dont nous avons parlé plus haut. Voici un rappel explicite :

« Au-delà des effets sur les abeilles, une littérature scientifique considérable documente toutefois les effets délétères des néonics sur l’ensemble des écosystèmes. Des centaines d’études publiées ces dernières années montrent, au-delà du doute raisonnable, toute l’ampleur des dégâts que ces substances occasionnent non seulement sur les insectes pollinisateurs, mais aussi, et surtout, sur l’ensemble des arthropodes, sur les oiseaux des zones agricoles, sur les organismes aquatiques, etc. » (65)

C’est plus implicite ici :

« Le monde scientifique n’est pas en reste. Fin septembre, dans Libération, un consortium d’une soixantaine de chercheurs internationaux, spécialistes des effets des « néonics », a également manifesté son opposition au projet de loi. Il s’agit, écrivent les intéressés, « d’une grave erreur, sous le prétexte de raisons mineures ou inexactes, ceci au regard des enjeux immenses dont vous avez aujourd’hui la pleine responsabilité ». « Cette erreur nous oblige à sortir de notre réserve habituelle pour vous réaffirmer les impacts désastreux des néonicotinoïdes, objets d’une réintroduction proposée par votre gouvernement », ajoutaient-ils. » (68)

L’auteur présente ainsi ce consortium comme « le monde scientifique » ou en tout cas son représentant (effet d’apposition). Ce passage contient beaucoup de sous-entendus :

  • Les arguments étayant la réautorisation ne seraient que des « prétextes ».
  • L’erreur serait indiscutable et d’une ampleur extraordinaire.

Vous voyez ici comment l’invention d’un consensus ou d’une évidence est proche du dénigrement des opposants : si c’est un consensus/ une évidence, alors il y a forcément un agenda caché, différent des arguments avancés. Nous y reviendrons juste après.