Il s’agit d’une partie du livre « Stéphane Foucart et les néonicotinoïdes. Le Monde et la désinformation 1 » dans laquelle nous montrons que le journaliste désinforme (= écrit des choses fausses ou induisant en erreur) très largement sur le sujet étudié.


L’un des points centraux de l’argumentaire est que l’interdiction des NNI aurait été ralentie par l’influence de l’industrie agrochimique. Pour faire tenir cette fable, S. Foucart a inventé

  1. un consensus ou une évidence scientifique à partir de l’étude du CST de 2003 (2.II.1. Inventer un consensus / une évidence scientifique);
  2. des mécaniques d’influence qui auraient un effet sur le processus réglementaire (envoi de lettres, payer quelque chose au laboratoire qui embauche le chercheur …) (2.II.2. Inventer l’influence sur la réglementation) et
  3. une identité entre la situation présente et les pratiques de l’industrie du tabac pour délayer la reconnaissance de la nature cancérogène du tabagisme (2.II.3. La caution : l’industrie du tabac).

L’ensemble est synthétisé dans le passage suivant :

« Ainsi, 2003 aurait pu marquer le début de la fin de la controverse. Mais ce ne fut pas le cas. Les sociétés agrochimiques utilisèrent la boîte à outils des cigarettiers pour retourner la science contre elle-même et semer le doute. Faire de la rigueur et de la recherche d’exactitude des instruments pour retarder le plus possible la prise de conscience des risques. » (45)

Ce point permet aussi de renforcer ce que le journaliste écrit sur les procédures d’évaluation du risque : si les pesticides ne servent à rien, la régulation perd sa complexité, qui réside dans la balance entre les risques environnementaux et les apports pratiques. Si les pesticides étaient inutiles, rien ne justifierait de limiter les tests d’évaluation et les failles relevées par l’EFSA dans son avis de 2012 seraient effectivement inadmissibles.