Il s’agit d’une partie du livre « Stéphane Foucart et les néonicotinoïdes. Le Monde et la désinformation 1 » dans laquelle nous montrons que le journaliste désinforme (= écrit des choses fausses ou induisant en erreur) très largement sur le sujet étudié. L’un des mythes qu’il développe s’appuie sur l’idée que la réponse réglementaire contre les NNI aurait été retardée par l’influence de l’industrie. Dans cette partie (2.II.1.) nous montrons qu’il invente un consensus et une évidence scientifiques qui n’existent pas.


Pour l’auteur, l’interdiction des NNI aurait été très tôt une évidence. Ainsi il écrit en 2013, commentant le moratoire :

« La première est celle du temps perdu. Voilà une décennie, un rapport d’experts commandé par Jean Glavany, alors ministre de l’Agriculture, concluait à un risque inacceptable de l’imidaclopride pour les abeilles. Il montrait aussi que les tests standards d’évaluation du risque étaient inadaptés aux modes d’application des nouvelles molécules (enrobage de semences, etc.). En prenant au sérieux ce rapport publié en 2003, nous aurions pu éviter une grande part de ce qui s’est produit depuis. » (13)

De même, à propos de l’avis de l’EFSA, la même année :

« Un tel avis aurait pourtant pu être formulé par l’EFSA à partir du savoir scientifique disponible il y a déjà dix ans. » (9)

Dans plusieurs autres articles, il prétend également que ce rapport mettait en évidence les failles des procédures d’évaluation des risques, qui seraient une « supercherie » qu’un enfant de cours élémentaire pourrait comprendre en quelques minutes. (39) En réalité, les choses sont loin d’être aussi simples. Revenons sur sa présentation de la gravité des dégâts, la dangerosité des NNI et les procédures d’évaluation.