Il s’agit d’une partie du livre « Stéphane Foucart et les néonicotinoïdes. Le Monde et la désinformation 1 » dans laquelle nous montrons que le journaliste désinforme (= écrit des choses fausses ou induisant en erreur) très largement sur le sujet étudié. Plus précisément, nous montrons que sa présentation de l’interdiction des NNI sur betteraves comme d’une évidence est très trompeuse.


Comme nous le verrons dans la partie sur le traitement des objections (chap.3), S. Foucart a tout un arsenal pour traiter les objections. Il a plusieurs fois (avec l’UICN (17) et l’IPBES (19) (24) (25)) eu des propos qui ressemblaient fortement à des avertissements. Il a joint ces deux logiques, de traitement d’objections et d’intimidation, ensemble pour faire pression contre le projet de réautorisation. Ainsi, il reprend les propos de François Veillerette :

« François Veillerette, directeur de l’association Générations futures, dénonce « un recul inacceptable qui montre que ce gouvernement plie aisément sous le poids des lobbys de l’agrochimie et de l’agriculture industrielle, et a renoncé à être le leader de la lutte contre les insecticides tueurs d’abeilles en Europe ». » (63)

Outre le dénigrement évident, on voit deux choses importantes ici :

  • La neutralisation de la parole des nombreux agriculteurs qui ont demandé la réautorisation en les assimilant aux producteurs de pesticides et à des « lobbys ». (ce que nous avons vu supra 1.I.3.)
  • La porte grande ouverte laissée à une interprétation complotiste (« le poids des lobbys »).

On retrouve cette allégation et cette neutralisation de la parole des agriculteurs sous la plume, directement, du journaliste :

« Promu par les milieux de l’agro-industrie, repris par le ministre de l’Agriculture, répercuté par des journalistes et multiplié à l’infini sur les réseaux sociaux par des milliers de petites mains, un unique élément de langage est venu balayer tout cela. Nul ne l’ignore plus : « Une abeille, ça ne va pas butiner dans les champs de betteraves. » » (66)

Il reprend également ces propos de la députée Delphine Batho :

« Ce projet de loi est fondé sur une forme d’obscurantisme, juge Mme Batho. Il ignore les données scientifiques disponibles et passe en particulier sous silence le phénomène de disparition des insectes auquel nous assistons. » (65)

Ceux qui promeuvent ce projet de loi sont donc qualifiés d’obscurantistes … Notez comment le journaliste se « cache » derrière des personnalités politiques pour porter des propos extrêmes, grâce à la technique de « la citation abusive » que nous présentons dans le chapitre 3.