Il s’agit d’une partie du livre « Stéphane Foucart et les néonicotinoïdes. Le Monde et la désinformation 1 »  dans laquelle nous présentons les aspects de l’argumentaire du journaliste commenté. Tous les éléments de ce chapitre sont imputés (que j’utilise le présent ou le conditionnel) au corpus d’articles étudiés.


« Pour ce qui est du déclin des insectes et des abeilles, de très nombreux éléments de preuves pointent vers les néonicotinoïdes comme cause majeure. Ils sont les insecticides parmi les plus efficaces jamais synthétisés ; ils sont utilisés pour une large part de manière préventive et systématique, en enrobage de semences, sur des millions d’hectares de grandes cultures ; ils possèdent une toxicité chronique très supérieure à leur toxicité aiguë ; ils ont un spectre d’action très large et ciblent tous les insectes ; ils sont persistants dans l’environnement ; ils sont solubles dans l’eau et peuvent ainsi être transportés loin au-delà de leur lieu d’application. » (55)

Il y aurait un consensus scientifique sur l’effet délétère des NNI sur les pollinisateurs sauvages, notamment parce qu’ils sont capables d’agir à des doses très faibles sur le système nerveux des insectes en général et les abeilles en particulier. Ils peuvent avoir des effets neurotoxiques mettant en danger les ruches même à des doses sublétales. (26) Le danger qu’ils représentent serait tel que 233 scientifiques ont publié une tribune affirmant qu’il faut restreindre considérablement et en urgence l’usage des NNI. (46)

« Au-delà de l’effet sur les abeilles, des centaines d’études publiées ces dernières années montreraient, au-delà du doute raisonnable, que les NNI ont des effets négatifs sur de nombreux types d’organismes : arthropodes, oiseaux, organismes aquatiques, etc. » (65)

B.Pompili avait alerté en 2016 sur le fait que « les études scientifiques s’empilent » pour montrer les dangers des NNI envers, non seulement les abeilles, mais pour notre santé et pour l’environnement en général. (66) Une revue de littérature estimerait que leur usage fragilise ainsi l’ensemble des « écosystèmes en touchant les invertébrés du sol, la microfaune des cours d’eau, les batraciens… » Les NNI seraient également l’une des causes de la diminution de 50 % en 30 ans des populations d’oiseaux des champs en Europe. (26)

a. Les NNI et leur introduction

Le déclin des pollinisateurs (9) (et de la biodiversité en général) dans les années 90 aurait été concomitant avec l’introduction d’une nouvelle classe de pesticide : les néonicotinoïdes. Pour Hallman et coll. (2017), les pratiques agricoles seraient la seule explication au déclin de 75 % de la biomasse d’insectes observé entre 1989 et 2013. (35) Les NNI auraient traité en 2016, 6 des 28 millions d’hectares de terres arables en France. (36)

b. Des produits extraordinairement toxiques

Les NNI sont des insecticides très efficaces … trop même. 60 g d’imidaclopride par hectare sur 423 000 hectares de betteraves, représente 25 tonnes de produits, ce qui est suffisant pour tuer 3 millions de milliards d’abeilles. (64) En 2003, le rapport du CST avait, en France, reconnu la dangerosité de l’imidaclopride sur les pollinisateurs, ce qui avait abouti à son interdiction. (4) De même, le fipronil a été interdit après que le CST ait conclu que son utilisation « peut paraître « préoccupante » et « ne permet pas d’exclure des risques inacceptables ». ». (10)

L’EFSA a publié un avis en janvier 2013 jugeant que les risques posés par trois pesticides NNI (clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxame) représentaient « un risque élevé pour les abeilles ». Ce risque passait par trois voies d’exposition :

  • l’émission de poussières par les enrobages pendant les semis ;
  • la contamination par le pollen et le nectar ;
  • l’exposition par “guttation” (l’exsudation, par la plante, de gouttelettes d’eau). (4) (64)

En 2015, l’EFSA a également, en 2015, jugé que ces 3 NNI représentaient également ces risques lorsqu’ils étaient utilisés en pulvérisation (23) et reconnu un « risque aigu élevé » posé aux abeilles domestiques par les poussières de semi de maïs enrobés par le fipronil. (10)

DiBartolomeis et coll. (2019) ont quantifié la « charge toxique » des pesticides utilisés par l’agriculture américaine entre 1992 et 2014. Elle aurait, sur cette période été multipliée par 48, quasi-exclusivement à cause des NNI, qui représenteraient 92 % de la charge toxique sur cette période. (53)

Des chercheurs conduits par Florian Millot et Elisabeth Bro auraient analysé 730 oiseaux sauvages morts entre 1995 et 2014 et observé dans 70 % des cas la responsabilité probable de l’imidaclopride dans le décès. Cela toucherait surtout des insectes granivores, qui s’intoxiqueraient en mangeant des graines enrobées de NNI. (42)

c. Une toxicité sublétale

Outre leur létalité, les NNI se caractériseraient par des effets « sublétaux », c’est-à-dire ne causant pas la mort, mais affaiblissant l’organisme.

Par exemple, Tsvektov et coll. (2017) ont placé des abeilles exposées à du pollen contaminé à la clothianidine dans une ruche expérimentale non traitée. Ils ont observé que leur espérance de vie était réduite de 25 % et que « leur comportement différait de celui des individus non exposés, au point de mettre en péril la pérennité de la colonie. » (33)

« Par exemple, l’exposition à certains pesticides peut affaiblir l’immunité des abeilles et favoriser le développement de pathogènes dans la colonie. » (33)

Une étude publiée le 28 juin 2011 par PLOS ONE (Vidau et coll. 2011) aurait exposé des abeilles à des doses très faibles thiaclopride ou de fipronil pendant une dizaine de jours. Ils ont formé deux groupes : celles étant saines et celles infectées préalablement par Nosema Ceranae, un parasite très courant. Ils ont observé que les abeilles infectées par le parasite étaient 70 et 80 % à décéder, alors que celles simplement exposées aux insecticides n’avaient pas une « mortalité importante ». C’est l’ « effet cocktail » entre le parasite et le pesticide qui serait mortel. (1)

Henry et coll. (2012) ont observé que les abeilles exposées à de très faibles doses de cruiser (à base de thiamétoxam) avaient tendance à ne pas retrouver leur ruche. (3)

Bryden et coll. (2013) ont testé la capacité d’un modèle mathématique à prédire l’évolution de colonies de bourdons (Bombus terrestris). Ils ont nourri pendant 42 jours les insectes avec un sirop sucré contenant (ou non) 10ppb d’imidaclopride, ce qui correspondrait « à la fourchette haute de la concentration rapportée dans le nectar et le pollen ». Au début, il n’y a pas de différence entre les colonies traitées et témoins, mais après 3 semaines, les colonies traitées se mettent à décroître. (12)

L’étude conduite par Penelope Whitehorn et publiée par Science en 2012 montrant que « les colonies exposées à des doses très faibles d’imidaclopride produisaient en moyenne 85 % de reines en moins que les autres. » (14) m(17)

Hannah Feltham, Kirsty Parl et Dave Goulson (2014) ont étudié 6 colonies de bourdons de taille initialement identique. Pendant 2 semaines, les « colonies étaient nourries en laboratoire avec une solution sucrée et du pollen », auxquels était ajouté, pour la moitié des colonies, respectivement 7 et 6 ppm d’imidaclopride. [NdA: Ces doses seraient « comparables à ce que les pollinisateurs rencontrent dans la nature, lorsque les semences ont été traitées par l’insecticide. » Notez une petite erreur du journaliste : c’est 0,7 pour l’eau sucrée.] Puis, les bourdons étaient libérés dans la nature et traqués avec une puce RFID. Les bourdons traités réussissaient aussi bien à butiner, mais ne rapportaient du pollen que dans 40 % de leurs voyages, contre 63 % pour les bourdons témoins. Ceux qui réussissaient avaient, de plus, une efficacité horaire réduite de 31 % par rapport au groupe témoin. Au total, la quantité de pollen collectée était 57 % inférieure pour les bourdons traités. Ces effets étaient observés même un mois après l’exposition au produit. (14)

Un rapport publié en 2015 par l’EASAC avait également observé que de « très faibles niveaux de néonicotinoïdes ont des effets sublétaux de longue durée sur des organismes bénéfiques ». (54)

d. Des insecticides toxiques pour les humains

On observerait également des effets sublétaux … sur les humains ! Selon Mellissa Perry, une méta-étude à laquelle elle a participé (Cimino et coll. 2017) rapporte « ‘des associations avec des conséquences développementales ou neurologiques défavorables’ : augmentation du risque d’autisme, de troubles de la mémoire et de tremblements, d’une malformation congénitale du cœur (dite « tétralogie de Fallot »), ainsi que d’une autre anomalie congénitale grave, l’anencéphalie (absence partielle ou totale de cerveau et de crâne à la naissance). » Ils insistent néanmoins « sur le caractère seulement indicatif de ces suspicions » et soulignent que leur message principal consisterait à attirer l’attention sur le manque de données sur le sujet. Ce serait d’autant plus problématique que les NNI tendent, comme nous allons le voir, à se retrouver dans les cours d’eau et que l’imidaclopride est parmi les 15 substances les plus fréquemment détectées dans les cours d’eau. (28)

Delphine Batho a également rappelé, dans un débat de 2017, que des études scientifiques auraient « établi l’impact des néonicotinoïdes sur la santé humaine avec “des conséquences neurologiques défavorables sur l’être humain” ». (31)

e. Déclin des abeilles: un problème multifactoriel ?

Il pourrait y avoir d’autres causes au déclin des abeilles. On évoque en général l’apparition du varroa, un parasite, les pratiques apicoles et le réchauffement climatique. Ainsi, selon un communiqué de l’UICN de 2014 :

« Le changement climatique, l’intensification de l’agriculture et les changements dans l’utilisation des terres agricoles sont les menaces principales auxquelles ces espèces sont confrontées » (17)

Néanmoins Dave Goulson n’aurait « jamais vu jusqu’à présent d’éléments clairs liant les déclins de bourdons et d’abeilles au changement climatique ». En outre l’absence du terme pesticide ferait « grincer » et certains y verraient « l’influence de pourparlers en cours entre l’organisation de protection de la biodiversité et Syngenta, un des principaux producteurs d’insecticides agricoles. » (17) S’il est vrai que les mauvaises pratiques apicoles jouent certainement un rôle dans la situation, ce rôle a commodément été monté en épingle par les milieux de l’agro-industrie et de l’agrochimie. (56)

Hallman et coll. (2017) auraient étudié tous les paramètres qui pourraient expliquer la diminution de 75 % de la biomasse d’insectes qu’ils ont observée. « Le seul paramètre que les chercheurs n’ont pas pu contrôler est la nature et l’évolution des techniques de protection des cultures (c’est-à-dire les pesticides) dans les exploitations entourant ces zones protégées. » (55)

L’idée « que le déclin général des insectes serait surtout dû au changement climatique, aux pathogènes naturels, aux espèces invasives, etc. » aurait également été déconstruite par l’étude publiée en 2019 montrant l’augmentation drastique de la « charge toxique » des pesticides avec l’introduction des NNI, qui a été multipliée par 48 entre 1992 et 2014. Sur cette période, elle serait composée à 92 % par des NNI. (53)

Aucune autre cause ne serait capable « d’expliquer l’homogénéité du déclin observé : on incrimine parfois le réchauffement, mais celui-ci est favorable à certains insectes dans les zones tempérées (comme les papillons), or ceux-ci déclinent également. On met en cause les maladies de l’abeille et les mauvaises pratiques apicoles, mais les bourdons et les syrphes déclinent également, et encore plus vite que les abeilles… » (55)

En 2017, le rapport d’un expert du ministère de l’Agriculture observait que « 13 des 195 cas de mortalités aiguës [de ruches] déclarés en 2015 en France étaient dus à des pesticides. » Cette statistique serait biaisée :

  • L’unité statistique, l’événement, ne prend pas en compte l’ampleur du sinistre : une ruche touchée par une maladie pèse autant qu’une déclaration de 100 ruches intoxiquées par un insecticide.
  • Les intoxications n’étant pas, comme certaines maladies, l’objet d’une déclaration obligatoire, elles seraient sous-déclarées.
  • Les pesticides ayant une toxicité sublétale, le fait de ne retenir que les intoxications aiguës minimiserait leur impact. (29)

Selon un chercheur :

« En France, les maladies recensées lors de la visite estivale des ruches sont à un niveau très bas : 1,5 % pour la loque américaine, 1,2 % pour le varroa et moins de 1 % pour la nosema ». (15)

f. Les démonstrations directes

Plusieurs études montrent directement, in vivo, l’impact négatif des NNI sur les pollinisateurs.

  • Woodcock et coll. (2017) a étudié sur onze sites répartis sur 3 pays l’effet de trois parcelles de colza, dont deux étaient traitées au clothianidine ou thiaméthoxame, sur les abeilles. L’expérience a mobilisé plusieurs dizaines d’hectares. La santé de plusieurs pollinisateurs (l’abeille domestique (Apis mellifera), le bourdon terrestre (Bombus terrestris) et une abeille solitaire (Osmia bicornis)) dans ces champs a été suivie pendant un à deux ans. Les chercheurs ont observé un effet négatif des NNI : « les bourdons produisent moins de reines, et les abeilles solitaires produisent moins de larves lorsque l’exposition aux néonicotinoïdes est élevée ». (33)
  • Trois chercheurs de l’université d’Helsinki (Hokkanen et coll. 2017) ont observé que la navette, un oléagineux proche du colza, voyait ses rendements décroître depuis 1993. On en récoltait alors en Finlande 1,7 tonne par hectare contre 1,2 aujourd’hui. Ce serait dans les zones où l’usage de NNI serait le plus intense que la perte de rendements aurait été la plus intense. Au contraire, les cultures peu sensibles à la raréfaction des insectes, comme l’orge et le blé, ne souffriraient pas de ces chutes de productivité. Les auteurs concluent « seule l’adoption des insecticides néonicotinoïdes en traitement de semences peut expliquer la baisse de rendements dans plusieurs provinces [finlandaises], et au niveau national pour la navette, par le biais d’une perturbation des services de pollinisation par les insectes sauvages ». (30)

On peut voir aussi la responsabilité des pesticides en général dans le déclin des pollinisateurs derrière l’effet positif de l’agriculture biologie. Une étude menée par Vincent Bretagnole (Wintermantel et coll. 2019) sur la « Zone-Atelier Plaine & Val de Sèvre » montre un effet très positif de la proximité de parcelles bio sur des ruchers, leur couvain « augmenter jusqu’à 37 %, par rapport aux ruches situées au cœur d’exploitations uniquement conventionnelles. » Cela, alors même que la proportion de parcelles bio serait de 5-15 % à moins de 1 500 m. (52)

g. Impact des NNI enrobant des plantes non-mellifères

Les pollinisateurs peuvent être exposés aux NNI par d’autres moyens que la pollinisation (pollen/nectar) : la guttation et la poussière des semis. (2) (4) (41) (55) La dangerosité de l’exposition par guttation aurait été montrée par Girolami et coll. (2009). La dangerosité de l’exposition par les poussières libérées lors des semis aurait été montrée par Greatti et coll. (2003). (64)

En outre, les NNI contamineraient les sols et, donc les cultures ultérieures, ainsi que les fleurs sauvages, et, en plus, pourraient se « déplacer » avec l’écoulement des eaux, comme montré précédemment. Cette problématique serait d’autant plus centrale que le principal argument pour soutenir la réintroduction des NNI décidée en 2020 était que les betteraves, étant récoltées avant floraison, ne seraient pas visitées par les pollinisateurs. S. Foucart tourne en dérision cet argument en faisant référence à l’étude de Yamamuro et coll. (2019) (59) :

« Ainsi, pendant tout ce temps, si les pêcheurs du Shinji s’étaient plaints à leur ministre de tutelle des pratiques de leurs voisins riziculteurs, on leur aurait sans doute répondu avec assurance que leurs inquiétudes étaient infondées. C’est bien connu : « Les poissons, ça ne va pas butiner dans les rizières. » » (66)

Globalement, Tsvektov et coll. (2017) ont étudié 11 ruchers dans une zone de culture du maïs et observé que « les colonies proches des exploitations étaient plus exposées aux néonicotinoïdes que les colonies éloignées », alors même que le maïs est pollinisé par le vent et non par les insectes. Une « bonne part de l’exposition se fait par l’intermédiaire des fleurs sauvages, contaminées par les traitements agricoles. » (33)

h. Les néonicotinoides et les oiseaux

Les oiseaux seraient impactés par les NNI de plusieurs manières :

  • Ils peuvent ingérer les semences enrobées de NNI, ce qui conduirait à une toxicité directe, comme l’ont montré des chercheurs de l’ONCFS.
  • Ils peuvent ingérer des vers de terre ayant ingéré des NNI.
  • Leur approvisionnement en insectes serait diminué. Cela affecte même les granivores, qui seraient insectivores au début de leur vie, comme le souligne Christian Pacteau de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO). (43)

Hallman et coll. (2014) auraient montré que la « chute des populations d’oiseaux insectivores était bien liée à la concentration d’insecticides néonicotinoïdes dans l’environnement (aux Pays-Bas en l’occurrence) », même à des concentrations très faibles (20 ng/l d’eau de surface). (59) m(44)

Une étude concluant que de faibles doses de pesticides n’auraient que peu d’impact et pèseraient « trois à quatre fois moins dans le déclin des oiseaux que la modification de leur habitat », n’aurait fait qu’un suivi limité, entre 2009 et 2011, et partiel. Au contraire, plusieurs centaines d’études montreraient les effets délétères sur les invertébrés non ciblés. (44)

Quant au fait que les populations d’oiseaux en ville aient aussi baissé d’un tiers, cette chute peut être liée à d’autres facteurs et ne démontre pas l’absence d’effet des pesticides sur les oiseaux. (44)

Il serait donc crédible que les NNI soient à l’origine du déclin observé dans les études du CNRS et du MNHN de 2018. (44)

Une étude publiée dans Nature Stainability (Li, Miao et Khanna 2020) montre un lien étroit entre l’utilisation des NNI et l’effondrement des oiseaux nicheurs. (65) Enfin, les oiseaux pourraient être affectés par les pesticides accumulés dans le corps des lombrics, phénomène mis en évidence par Pelosi et coll. (2020). (69)

i. NNI et poissons

Masumi Yamamuro et coll. (2019) ont observé que, dans un lac japonais, les captures de wakasagi sont passées de 240 tonnes avant 1993 à 22 tonnes les années suivantes. Celles d’anguilles sont passées de 42 tonnes à moins de 11. Les chercheurs auraient suivi les concentrations en imidaclopride sur 20 ans et l’évolution d’abondance des petits organismes aquatiques. Ils ont observé que les populations d’arthropodes aquatiques s’étaient effondrées la même année que l’introduction en 1993 de l’imidaclopride. Cette chute aurait causé celle des populations d’anguilles et de wakasabi, qui se nourrissent de ces organismes. Ce lien serait validé par le fait qu’une autre espèce se nourrissant non d’invertébrés, mais de microalgues, n’aurait pas été affectée au cours de la période étudiée. (59)

Bibliographie de partie:

  • Bryden, John, Richard J. Gill, Robert A. A. Mitton, Nigel E. Raine, and Vincent A. A. Jansen. “Chronic Sublethal Stress Causes Bee Colony Failure.” Ecology Letters 16, no. 12 (2013): 1463–69. https://doi.org/10.1111/ele.12188.
  • DiBartolomeis, Michael, Susan Kegley, Pierre Mineau, Rosemarie Radford, and Kendra Klein. “An Assessment of Acute Insecticide Toxicity Loading (AITL) of Chemical Pesticides Used on Agricultural Land in the United States.” PLOS ONE 14, no. 8 (août 2019): e0220029. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0220029.
  • Greatti, Moreno, Anna Gloria Sabatini, Renzo Barbattini, Simona Rossi, and Antonella Stravisi. “Risk of Environmental Contamination by the Active Ingredient Imidacloprid Used for Corn Seed Dressing. Preliminary Results.” Bulletin of Insectology, 2003, 69–72. http://citeseerx.ist.psu.edu/viewdoc/summary?doi=10.1.1.532.8125
  • Hallmann, Caspar A., Martin Sorg, Eelke Jongejans, Henk Siepel, Nick Hofland, Heinz Schwan, Werner Stenmans, et al. “More than 75 Percent Decline over 27 Years in Total Flying Insect Biomass in Protected Areas.” PloS One 12, no. 10 (2017): e0185809. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0185809.
  • Henry, Mickaël, Maxime Béguin, Fabrice Requier, Orianne Rollin, Jean-François Odoux, Pierrick Aupinel, Jean Aptel, Sylvie Tchamitchian, and Axel Decourtye. “A Common Pesticide Decreases Foraging Success and Survival in Honey Bees.” Science 336, no. 6079 (April 20, 2012): 348–50. https://doi.org/10.1126/science.1215039.
  • Hokkanen, Heikki M. T., Ingeborg Menzler-Hokkanen, and Maaria Keva. “Long-Term Yield Trends of Insect-Pollinated Crops Vary Regionally and Are Linked to Neonicotinoid Use, Landscape Complexity, and Availability of Pollinators.” Arthropod-Plant Interactions 11, no. 3 (June 1, 2017): 449–61. https://doi.org/10.1007/s11829-017-9527-3.
  • Li, Yijia, Ruiqing Miao, and Madhu Khanna. “Neonicotinoids and Decline in Bird Biodiversity in the United States.” Nature Sustainability 3, no. 12 (December 2020): 1027–35. https://doi.org/10.1038/s41893-020-0582-x.
  • Pelosi, C., C. Bertrand, G. Daniele, M. Coeurdassier, P. Benoit, S. Nélieu, F. Lafay, et al. “Residues of Currently Used Pesticides in Soils and Earthworms: A Silent Threat?” Agriculture, Ecosystems & Environment 305 (January 1, 2021): 107167. https://doi.org/10.1016/j.agee.2020.107167.
  • Tsvetkov, N., O. Samson-Robert, K. Sood, H. S. Patel, D. A. Malena, P. H. Gajiwala, P. Maciukiewicz, V. Fournier, and A. Zayed. “Chronic Exposure to Neonicotinoids Reduces Honey Bee Health near Corn Crops.” Science 356, no. 6345 (June 30, 2017): 1395–97. https://doi.org/10.1126/science.aam7470.
  • Whitehorn, Penelope R., Stephanie O’Connor, Felix L. Wackers, and Dave Goulson. “Neonicotinoid Pesticide Reduces Bumble Bee Colony Growth and Queen Production.” Science (New York, N.Y.) 336, no. 6079 (April 20, 2012): 351–52. https://doi.org/10.1126/science.1215025.
  • Woodcock, B. A., J. M. Bullock, R. F. Shore, M. S. Heard, M. G. Pereira, J. Redhead, L. Ridding, et al. “Country-Specific Effects of Neonicotinoid Pesticides on Honey Bees and Wild Bees.” Science 356, no. 6345 (June 30, 2017): 1393–95. https://doi.org/10.1126/science.aaa1190.
  • Yamamuro, M., Komuro, T., Kamiya, H., Kato, T., Hasegawa, H., Kameda, Y., 2019. Neonicotinoids disrupt aquatic food webs and decrease fishery yields. Science 366, 620–623. https://doi.org/10.1126/science.aax3442